Mais qui est donc cet oiseau de mauvais augure qui mise sur une fin plus ou moins imminente du réseau social? Une voix qui compte, certainement: Carole Cadwalladr, la journaliste qui a mis à jour le scandale des «Cambridge Analytica» en 2018.
Dans un éditorial publié le 10 octobre dans le Guardian, Cadwalladr prédit la mort de «la maison de Zuck». Une affirmation osée, mais argumentée.
Il faut dire que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, a dû passer de meilleurs moments. Ces derniers jours, les problèmes se sont accumulés, parmi lesquels:
Autant de «fissures», comme les appelle la journaliste Carole Cadwalladr, qui devraient devenir des crevasses de plus en plus profondes. «C'est pour bientôt», affirme-t-elle.
Toute une industrie existe désormais pour soutenir les lanceurs d'alerte dans le secteur de la tech, comme le démontre le soutien apporté à Frances Haugen, l'ancienne employée de Facebook. «Et d'autres viendront bientôt», promet Cadwalladr.
Une autre lanceuse d'alerte, Sophie Zhang, a annoncé dimanche qu'elle avait transmis des documents de l'entreprise aux autorités américaines. Elle a affirmé qu'elle était prête à témoigner devant le tribunal.
L'immunité dont ont bénéficié jusqu'à maintenant les cadres du réseau social pourrait bientôt prendre fin.
Une plainte déposée par des actionnaires de Facebook dans le Delaware a rendu publique, fin septembre, l'amende historique de 5 milliards de dollars infligée au réseau social pour le scandale «Cambridge Analytica». Une somme qui a effectivement été payée, selon le Guardian, pour protéger Mark Zuckerberg d'un procès qui aurait nui à sa réputation.
Cette action en justice dans le Delaware pourrait faire très mal. Les plaignants affirment posséder des documents prouvant que les cadres supérieurs de Facebook ont eu une approche laxiste en matière de gouvernance.
Si ce procès aboutit, «quelqu'un devra aller en prison», prévient déjà la journaliste. «Personne n'est à l'abri. Pas même Mark Zuckerberg.»