Cette loi avait été concédée par le premier ministre socialiste Pedro Sánchez en échange du soutien des indépendantistes à sa reconduction au pouvoir.
Cette décision, validée par une majorité de 178 députés sur 350, permet à ce projet de loi hautement controversé de démarrer officiellement son parcours parlementaire, six ans après la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, à l'origine de l'une des pires crises politiques de l'Espagne contemporaine.
«Ce que nous voulons, c'est changer de logiciel pour sortir d'une confrontation sans fin et sans solution» en Catalogne, où le sentiment séparatiste a pris de l'ampleur dans les années 2010, avait assuré au début des débats Patxi López, président du groupe socialiste à la chambre des députés.
C'est le message martelé depuis plusieurs semaines par Pedro Sánchez, au nom de la «réconciliation» nationale. Il s'agit d'une décision «complexe à expliquer» à l'opinion publique, mais «nécessaire» pour avancer vers la «résolution» du conflit «politique», a insisté lundi le premier ministre, opposé par le passé à une telle amnistie.
La promesse de l'adoption rapide par le Parlement d'une amnistie a permis à Pedro Sánchez d'être reconduit à la mi-novembre pour un nouveau mandat grâce aux voix indispensables des députés des deux partis séparatistes catalans, qui en avaient fait la condition sine qua non de leur soutien.
Une fois votée, vraisemblablement dans plusieurs mois, cette loi entraînera la levée par les tribunaux des poursuites lancées contre des centaines de militants et de dirigeants indépendantistes pour leur implication dans les événements de 2017.
Elle bénéficiera en premier lieu à Carles Puigdemont, le président régional catalan en 2017, qui pourra ainsi faire son retour en Espagne, six ans après sa fuite en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires.
Soutenue par une majorité absolue de députés, venus des rangs de la gauche, de l'extrême gauche et des partis basques et catalans, cette amnistie divise profondément la société espagnole et a provoqué une levée de boucliers d'une partie de la magistrature.
Ces dernières semaines, le PP, arrivé en tête des législatives du 23 juillet devant les socialistes, mais incapable de se hisser au pouvoir faute de soutiens suffisants au Parlement, a mobilisé massivement dans la rue.
Le PP, qui dispose de la majorité absolue au Sénat, a promis de faire tout ce qui était en son pouvoir pour retarder l'adoption du texte, que les socialistes veulent faire voter dans le cadre d'une procédure d'urgence permettant de diviser par deux les délais d'examen. (ats/afp/anc)