La femme de 28 ans a développé de rares complications après avoir pris la pilule abortive pour mettre fin à sa grossesse. Elle est décédée en août 2022. Une commission officielle de cet Etat a estimé que son décès, «évitable», était lié à un délai trop long pour réaliser l'intervention qui aurait pu la sauver.
Une loi venait tout juste d'être adoptée, faisant de cette procédure – appelée dilatation et curetage (D&C) et visant à vider l'utérus – un crime, sauf en cas de rares exceptions. Les médecins avaient prévenu que leur définition vague rendait ces dernières difficiles à interpréter.
«Ces interdictions dévastatrices» ont «retardé les soins de routine vitaux dont elle a eu besoin», a dénoncé dans un communiqué Mini Timmaraju, de l'organisation Reproductive Freedom for All. Amber Thurman «devrait être en vie aujourd'hui», a ajouté Nancy Northup, du Center for Reproductive Rights.
Profondément remaniée par l'ex-président américain Donald Trump, la cour suprême des Etats-Unis d'Amérique a rendu aux Etats en 2022 la liberté de légiférer localement sur la question, devenue l'un des thèmes majeurs de la présidentielle de novembre.
Selon ProPublica, qui a consulté des documents confidentiels, il s'agit du premier décès officiellement décrété «évitable» lié à un avortement aux Etats-Unis.
Amber Thurman, qui était déjà mère d'un petit garçon et souhaitait devenir infirmière, avait dû se rendre en Caroline du Nord pour un avortement à cause de l'interdiction en vigueur en Géorgie après six semaines de grossesse. Après avoir pris la pilule abortive (mifépristone et misoprostol), elle a commencé à saigner plus que normalement prévu et a été transportée à l'hôpital.
Les médecins ont constaté qu'elle n'avait pas expulsé tous les tissus foetaux et ont diagnostiqué une «septicémie aiguë». Mais malgré la détérioration rapide de son état de santé, l'hôpital a attendu 17 heures avant de réaliser la procédure de dilatation et de curetage. Amber Thurman est décédée durant l'opération. (sda/ats/afp)