«Aujourd'hui, le ministère de la justice et le département d'Etat annoncent une récompense de 50 millions de dollars pour toute information conduisant à l'interpellation de Nicolás Maduro», a écrit jeudi sur le réseau social X la ministre de la justice américaine Pam Bondi.
Today, @TheJusticeDept and @StateDept are announcing a $50 MILLION REWARD for information leading to the arrest of Nicolás Maduro. pic.twitter.com/D8LNqjS9yk
— Attorney General Pamela Bondi (@AGPamBondi) August 7, 2025
La récompense américaine portée jeudi de 25 à 50 millions de dollars concerne toujours toute information conduisant à l'arrestation de Nicolás Maduro et de son ministre de l'intérieur pour qu'ils soient jugés pour «trafic de drogue et corruption», selon Washington.
Caracas n'a pas tardé à répondre et à qualifier de «pathétique» cette décision du gouvernement de Donald Trump. «Nous rejetons cette grossière opération de propagande politique», a affirmé dans un communiqué le ministre vénézuélien des affaires étrangères, Yvan Gil.
Cette inculpation, notamment pour participation et complicité de trafic de drogue international, remonte à 2020, à la fin du premier mandat du président américain Donald Trump. Mais le 10 janvier dernier, le gouvernement du président américain d'alors, Joe Biden, avait également dénoncé le «simulacre» et le caractère «illégitime» de l'investiture de Nicolás Maduro, réélu six mois plus tôt à un troisième mandat, pour six ans.
Le secrétaire d'Etat d'alors, Antony Blinken, et le trésor américain avaient imposé de nouvelles sanctions à Caracas, portant de 15 à 25 millions de dollars la récompense pour toute information permettant de traduire en justice le dirigeant vénézuélien.
Washington estimait que Nicolas Maduro avait clairement perdu l'élection présidentielle de 2024 et n'avait pas le droit de prétendre à la présidence. Le successeur d'Antony Blinken, le républicain Marco Rubio, a repris jeudi les mêmes accusations.
Le président vénézuélien, fort du soutien de l'armée et d'une administration aux ordres, avait prêté serment pour un troisième mandat de six ans lors d'une cérémonie qualifiée de «coup d'Etat» par l'opposition, qui revendique la victoire à la présidentielle.
«Pendant que nous démantelons les complots terroristes orchestrés depuis son pays, cette dame sort avec un cirque médiatique pour plaire à l'extrême droite vaincue du Venezuela», a déclaré jeudi le ministre Yvan Gil, en réponse à Pam Bondi.
Le parquet fédéral américain, qui a déjà fait condamner ces dernières années plusieurs ex-dirigeants d'Amérique latine, accuse Nicolás Maduro d'être derrière un cartel qui aurait envoyé des centaines de tonnes de drogue aux Etats-Unis. Les autorités américaines soupçonnent le cartel d'avoir travaillé main dans la main avec l'organisation colombienne des Farc, que Washington considère comme «terroriste».
La ministre de la justice a enfin accusé Nicolás Maduro d'avoir collaboré avec le gang criminel vénézuélien Tren de Aragua et le cartel mexicain Sinaloa.
Le président américain veut évincer Nicolás Maduro du pouvoir et asphyxier économiquement le Venezuela. IL a notamment durci l'embargo pétrolier, mais il a aussi autorisé le géant pétrolier Chevron à opérer de manière limitée au Venezuela et négocié la libération d'Américains détenus dans le pays.
Nicolás Maduro dénonce lui de longue date une ingérence des Etats-Unis dans les affaires vénézuéliennes.
(ats/acu)