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J.D. Vance éponge le sang MAGA et se profile pour 2028

Ce week-end, à Phoenix, J.D. Vance a tenté de fédérer des apôtres de Trump en froid, avec un nationalisme chrétien dont les jeunes conservateurs se revendiquent de plus en plus.
Ce week-end, à Phoenix, J.D. Vance a tenté de fédérer des apôtres de Trump en froid, avec un nationalisme chrétien dont les jeunes conservateurs se revendiquent de plus en plus.

«Leur botter le cul!»: J.D. Vance prépare l’après-Trump

J.D. Vance se fiche d’une nouvelle salle de bal, d’un amas de dorures ou du Nobel de la Paix. Et ça rend cet ambitieux conservateur, prônant un nationalisme chrétien intransigeant, bien plus menaçant que Donald Trump. Ce week-end, le vice-président a offert un aperçu de ce que pourrait devenir MAGA en 2028, alors que le mouvement se livre une guerre fratricide.
22.12.2025, 11:5622.12.2025, 14:20

Il le désire très fort et va passer le reste du dernier mandat de son patron à se donner les moyens de son ambition. J.D. Vance, président des Etats-Unis en 2028? Dimanche, la veuve de Charlie Kirk, fondateur du mouvement conservateur Turning Point USA assassiné en septembre, a osé aller un poil plus vite que la musique:

«Nous allons faire élire J.D. Vance, l'ami de mon mari, de la manière la plus retentissante possible»
Erika Kirk, sur scène à Phoenix

L’assurance d’Erika Kirk et la présence, dimanche, du vice-président américain au rassemblement annuel de Turning Point USA ont la même origine, à savoir la montée en puissance du mouvement depuis la mort de son gourou. C’est elle qui le dit, mais il s’agit de prendre ce chiffre au sérieux: 140 000 jeunes Américains, engoncés dans la foi chrétienne, auraient intégré l’organisation ces trois derniers mois.

De quoi offrir un nouveau souffle et, qui sait, un nouveau visage à la maison-mère MAGA, qui s’entredéchire depuis de longues semaines.

J.D. Vance n’est pas fou et même plutôt malin. Tout en injectant une idéologie inédite et personnelle à l’héritage du trumpisme, l’ancien sénateur ne fait pas (encore) l’erreur de se désolidariser de papa Donald. C’est à la fois trop tôt et trop attendu. Au contraire, le voilà en train de rassembler les fidèles, en minimisant la lutte fratricide qui se joue à ses pieds et en soutenant notamment sa politique migratoire.

«Je n'ai pas dressé une liste de conservateurs à dénoncer et à faire taire. Nous avons des tâches bien plus importantes à accomplir que de nous affronter et de nous faire taire les uns les autres»
J.D. Vance, en conclusion du rassemblement annuel de Turning Point USA

Alors que plusieurs figures de proue du mouvement ont tenu à condamner les élans «extrémistes», le vice-président s’est avancé en leader d’une coalition «ouverte à tous, tant qu’ils aiment l’Amérique».

Une expression fourre-tout, qui se montre bien pratique lorsqu’il faut trouver un emballage sexy au «catholicisme martial et réactionnaire», comme le qualifie New York Times, dont J.D. Vance se revendique aujourd’hui, mais qu’il a pourtant rejoint sur le tard. Avec un ennemi en ligne de mire, le même que Trump: l’extrême gauche, tenue pour responsable du décès de Charlie Kirk: «Si vous le regrettez, promettez-vous de vous battre pour ce pour quoi il est mort? Promettez-vous de reprendre le pays à ceux qui lui ont ôté la vie?».

«Vous n’avez plus à vous excuser d’être blanc. Nous ne vous persécutons pas pour être un mâle, pour être hétéro, pour être gay, pour être quoi que ce soit. La seule chose qu’on vous demande, c’est que vous soyez un grand patriote américain»
J.D. Vance

A 41 ans, et après avoir bruyamment détesté Donald Trump, J.D. Vance est en mission pour combler les lacunes d’un mouvement MAGA qui semble avoir toutes les peines du monde à se projeter sans son fondateur. L’assassinat du fondateur de Turning Point USA, dont il a accompagné les adieux de très près, tel un grand frère bien décidé à le venger, lui a ouvert une voie royale vers le soutien d’une jeunesse conservatrice tournée vers Dieu.

Et le vice-président a compris que sa première mission est de parvenir à juguler la guerre idéologique qui lacère le mouvement.

«Je sais que certains d'entre vous sont découragés par les luttes intestines sur de nombreux sujets. Ne vous découragez pas», a tenté d’insuffler Vance, cette nuit. Tout le week-end, la conférence annuelle de Turning Point USA, baptisée AmericaFest, a vu quantité de leaders conservateurs grimper sur l’estrade pour régler leurs comptes en interne.

Vivek Ramaswamy, ancien prétendant à la présidence des Etats-Unis, désormais candidat au poste de gouverneur de l'Ohio, a parfaitement résumé se qui oppose aujourd’hui les apôtres MAGA.

«Si vous pensez qu'Hitler était sacrément cool, vous n'avez pas votre place dans l'avenir du mouvement conservateur»
Vivek Ramaswamy, à Phoenix, ce week-end

D’un côté, on retrouve un Tucker Carlson disposé à donner de la visibilité, dans son podcast, au jeune suprémaciste blanc Nick Fuentes. De l’autre, des puissants commentateurs comme Ben Shapiro qui tirent la sonnette d’alarme: «Le mouvement conservateur est en grand danger, notamment à cause de certains charlatans qui prétendent parler au nom de nos principes, mais qui, en réalité, se livrent à des théories du complot et à la malhonnêteté».

Pour Mike Johnson, speaker de la Chambre des représentants, lui aussi présent ce week-end à Phoenix, ce fut l’occasion d’incarner son rôle d’arbitre en qualifiant ces dissensions de «bataille épique et loyale qui déterminera véritablement l'avenir de notre grande république».

Même Trump Jr. y a donné de la voix, pour tenter de calmer la progéniture MAGA.

«Le véritable ennemi? Ce n'est ni Steve Bannon, ni Tucker Carlson, ni Ben Shapiro, c'est la gauche radicale qui a assassiné Charlie et qui s'en est réjouie quotidiennement»
Donald Trump Jr.

Au sommet de ce brouhaha, J.D. Vance. Conscient qu’il n’a aucun intérêt personnel à distribuer les bons et les mauvais points, le vice-président a rappelé une échéance qui s’annonce délicate pour le parti républicain, face aux récentes petites victoires des démocrates: «On va leur botter le cul en novembre prochain».

Ça reste à prouver.

Les images contenues dans le dossier Epstein
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Ghislaine Maxwell, Bill Clinton et Kevin Spacey.

source: sda
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