La justice américaine a diffusé un communiqué mettant en lumière les manigances d'un chef yakuza. Le Japonais aurait tenté de vendre du matériel nucléaire militaire à un général iranien. Le chef Yakuza se nomme Takeshi Ebisawa, 60 ans. Il voulait vendre de l'uranium et du plutonium, au nom d'un chef à la tête d'un groupe d'insurgés actif en Birmanie.
En 2020 déjà, il se vantait auprès d'un agent sous couverture de détenir tout ce barnum nucléaire. Ebisawa a par ailleurs fourni des clichés du matériel à côté de compteurs Geiger, qui mesurent la radioactivité. Il aurait cherché par la même occasion à obtenir des armes militaires pour le compte de cet obscur chef basé en Birmanie.
La requête formulée à l'agent infiltré s'élevait à 6,85 millions de dollars contre le matériel nucléaire, avec en prime une demande pour des missiles sol-air, des mitrailleuses M60 et des fusils AK-47, selon les informations du ministère de la Justice.
DOJ Announces Nuclear Materials Trafficking Charges Against Japanese Yakuza Leader
— National Security Division, U.S. Dept of Justice (@DOJNatSec) February 21, 2024
Takeshi Ebisawa, Leader within the Yakuza Transnational Organized Crime Syndicate, Allegedly Trafficked Nuclear Materials, Including Uranium & Weapons-Grade Plutonium
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Ebisawa, décrit comme un «leader du syndicat du crime organisé yakuza», avait rendez-vous à Copenhague, en 2021, avec l'agent américain infiltré et deux autres policiers danois se faisant passer pour ses associés. Une rencontre qui devait permettre de vérifier les dires du yakuza.
Un an plus tard, les trafiquants vont apporter le matériel nucléaire promis dans une chambre d'hôtel de Phuket. Les échantillons prélevés par les autorités thaïlandaises et remises à leurs homologues américains, ont bel et bien confirmé que cette poudre jaune, appelée «yellowcake» (un concentré d’uranium), était de standard militaire. En résumé, «le plutonium serait adéquat à une utilisation dans une arme nucléaire», confirmait le communiqué du ministère de la Justice américain.
Ebisawa et son associé Somphop Singhasiri, ressortissant thaïlandais aussi tombé dans cette affaire, ont également cherché à vendre «des centaines de kilogrammes de méthamphétamine et d'héroïne» à l'agent infiltré américain. De la drogue qui était destinée aux consommateurs new-yorkais.
Ebisawa et Somphop Singhasiri ont été arrêtés en avril 2022 à New York et placés en détention provisoire pour trafic d’armes. Matthew Olsen, haut responsable au ministère américain de la Justice, avouait son soulagement dans le communiqué, que les deux criminels étaient «accusés de s’être associés en vue de vendre du matériel nucléaire à usage militaire et des stupéfiants mortels venant de Birmanie, et d’acheter des armes militaires au bénéfice d’un groupe armé d’insurgés.»
«Il est impossible d'exagérer la gravité de cette conduite», a déclaré Damian Williams, procureur américain du district sud de New York, dans un communiqué de presse.
Pour Ebisawa, la sentence pourrait être très lourde: une peine plancher (incompressible) de 25 ans de prison pour avoir tenté d’acquérir des missiles sol-air et jusqu’à 20 ans pour le trafic international de matériel nucléaire. L'addition pourrait être salée. La date du procès n’est pas encore connue. (svp)