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La cocaïne retrouvée à la Maison-Blanche reste un mystère

L'identité du propriétaire du sachet de cocaïne oublié à la Maison-Blanche reste un mystère... pour l'instant.
L'identité du propriétaire du sachet de cocaïne oublié à la Maison-Blanche reste un mystère... pour l'instant. montage: watson

Qui est donc le sniffeur de coke de la Maison-Blanche?

Après la découverte d’un sachet de cocaïne qui a provoqué l'évacuation de la Maison-Blanche, le 2 juillet dernier, le mystère sur son détenteur reste entier. Du président Joe Biden à son fils Hunter, en passant par un employé ou un agent des services secrets, voici la liste des suspects et les conclusions de l'enquête.
14.07.2023, 18:4915.07.2023, 11:57
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Nous avons tous nos moments d'égarements. Ce fameux «merde!» angoissé, au moment de réaliser qu'on a abandonné son téléphone dans les toilettes publiques, sa besace au restaurant ou ses lunettes sur la table du bureau. En principe, rien de mortel. En revanche, un oubli à la Maison-Blanche peut s'avérer un tantinet plus problématique. En particulier lorsqu'il s'agit de laisser traîner une substance douteuse. Voire illégale.

C'est pourtant précisément l’incident provoqué par un doux rêveur, le 2 juillet dernier, à Washington.

Alors qu'ils sont chargés d'effectuer une ronde de routine dans l'aile ouest, vendredi après-midi, quelle n'est pas la mauvaise surprise des membres de la division des services secrets de découvrir un mystérieux sachet transparent, rempli de poudre blanche, dans un cagibi. Panique à bord. A 20h45, par mesure de précaution, le bâtiment est évacué.

WASHINGTON, DC - JULY 10: Traffic cones with an image of the White House are seen outside of the West Wing of the White House on July 10, 2022 in Washington, DC. (Photo by Sarah Silbiger/Getty Images)
L'aile ouest abrite notamment les bureaux du président.Getty Images North America

Le produit à l'origine de cette débâcle? Nulle «matière chimique ou radiologique menaçant la sécurité de la Maison-Blanche». Ni anthrax, cette substance hautement toxique qui a traumatisé les Américains au début des années 2000. Mais rien de totalement inoffensif non plus.

Les analyses révèlent que le sachet oublié renferme une infime dose de cocaïne, d'un poids de 0,07 gramme.

Mais alors, qui donc a bien pu se repoudrer le nez dans les couloirs de l'honorable Maison-Blanche?

L'étourdi va devoir répondre de ses actes devant les autorités. Mais le retrouver sera aussi aisé que de trouver une aiguille dans une botte de foin. Plusieurs «centaines d'individus» ont accès à cette zone ouverte au public, où les téléphones portables, appareils électroniques et autres effets personnels sont entreposés, avant de prendre part aux visites guidées du monument.

L'entrée du vestiaire se trouve justement à proximité du parking de véhicules de fonction, dont la limousine et le SUV du vice-président. Membres du personnel et visiteurs confondus, la liste des suspects potentiels compte de plus de 500 personnes.

Les pistes

Alors que les services secrets sont en pleine dissection des images de vidéosurveillance et des registres des visiteurs, les noms des premiers suspects émergent dans la presse et sur les réseaux sociaux. Un touriste en gueule de bois, après une soirée en ville? Un employé peu précautionneux?

«Si tel est le cas, il faut plaindre le péquin qui a introduit une drogue dans l'espace de travail du président, et qui va probablement recevoir un appel d'agents gouvernementaux mécontents»
Le NY magazine.

Evidemment, en bon enquêteur autodidacte, Donald Trump ne résiste pas à la tentation de faire part de ses propres suppositions sur le propriétaire. Pourquoi pas l'avocat spécial Jack Smith, impliqué dans l'enquête le concernant sur les documents classifiés? Voire le président américain Joe Biden en personne?

«Est-ce que quelqu'un croit vraiment que la COCAÏNE trouvée dans l'aile ouest de la Maison-Blanche, très proche du bureau ovale, est destinée à quelqu'un d'autre que Hunter et Joe Biden?»
Donald Trump, sur son réseau Truth social.

Les médias conservateurs, eux, préfèrent miser directement sur Hunter, dont les antécédents en matière de consommation de drogue lui ont valu les coups de projecteurs nationaux par le passé.

«Tout n'est que fourrage politique en ce moment, ce sont des conneries politiques»
Une source de la Maison-Blanche, fâchée par ces allégations sur Hunter Biden, à The Hill.

Toutefois, Biden père et fils ont un alibi en béton: le week-end de la découverte du sachet, la famille ne se trouve même pas à Washington. C'est du moins ce qu'a assuré la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, lors d'une conférence de presse. Lorsqu'une journaliste insiste, «pouvez-vous dire une fois pour toutes si la cocaïne appartenait ou non à la famille Biden?», la réponse tombe, implacable.

«Ils n'étaient pas là vendredi. Poser cette question est donc incroyablement irresponsable»
Karine Jean-Pierre, tout aussi fâchée.

Pourrait-il alors s'agir d'un coup monté de l'intérieur, par les services secrets eux-mêmes? Après tout, c'est un secret de polichinelle: l'agence s'est déjà fait épingler pour son goût de la fête... et de l'alcool. Plusieurs incidents impliquant des agents au volant en état d'ébriété ont été rapportés dans la presse. Après l’alcool, pourquoi pas la coke?

Reste que, au terme de six jours d'enquête, la principale théorie est que le responsable se trouve parmi les centaines de visiteurs entrés dans l'aile ouest ce jour-là.

WASHINGTON, UNITED STATES - JULY 6: U.S. President Joe Biden departs from the White House for travel to South Carolina on July 6, 2023 in Washington DC, United States. (Photo by Celal Gunes/Anadolu Ag ...
Avec un alibi en béton, Joe Biden peut dormir tranquille.Image: Anadolu

Jeudi, au cours d'un briefing confidentiel devant un parterre de législateurs, les services secrets sont contraints d'admettre leur échec. Malgré l'examen méthodique des systèmes et protocoles de sécurité, l'analyse des images de surveillance, la traque d'éventuelles traces ADN ou d’empreintes digitales et l'implication du FBI, il n'y a «aucune preuve matérielle» suffisante pour «distinguer une personne d'intérêt».

L'enquête est close. Le détenteur de la cocaïne vient rejoindre la longue liste de mystères et de secrets de la Maison-Blanche.

Fin de l'histoire?

Pas tout à fait. Car de nombreuses voix critiques s'élèvent déjà pour dénoncer l'échec cuisant des services secrets américains. Le manque de réponses et les vagues preuves non concluantes sont loin de satisfaire ceux qui considèrent cet incident comme une grave défaillance de la sécurité, voire une dissimulation éhontée.

Pendant que le sénateur de Caroline du Sud, Lindsey Graham, appelle sur Fox news à couper des têtes («Quelqu'un doit être licencié pour ce laisser-faire»), le représentant républicain Tim Burchett dénonce un «spectacle de clowns». Quant au sénateur, James Comer, il qualifie la débâcle de «moment honteux dans l'histoire de la Maison-Blanche».

Pour mettre les choses au clair, la commission de surveillance de la Chambre des représentants a déjà ouvert sa propre enquête, afin d'évaluer les standards de la Maison-Blanche en termes de sécurité. Cette fois, il est possible que le mystérieux détenteur du sachet ne puisse pas prendre la poudre d'escampette.

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Video: watson
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