Adoptée jeudi soir par les élus républicains du Sénat de l'Etat, une loi dans l'Etat de Floride aux Etats-Unis a décidé d'abaisser la durée légale pour avorter. Passant de 24 à 15 semaines de grossesse, la loi prévoit des exceptions s'il y a un «risque grave» pour la santé de la femme ou une anomalie létale du fœtus, mais pas en cas de viol ou d'inceste.
Déjà adopté par la Chambre des représentants de Floride, le texte, qui s'inscrit dans une offensive en cours dans tous les Etats républicains, doit désormais être promulgué par le gouverneur Ron DeSantis, qui soutient cette loi.
Ce fervent catholique rechigne à mentionner le terme d'«avortement». «Mon gouvernement se battra contre l'érosion continue des droits constitutionnels des femmes», a-t-il ajouté.
La loi de Floride est comparable à un texte du Mississippi, dont la légalité est en examen à la Cour suprême des Etats-Unis. La plus haute juridiction du pays, profondément remaniée par Donald Trump, doit rendre sa décision avant la fin juin.
Lors de l'examen du dossier, ses juges conservateurs, désormais ultra-majoritaires (six sur neuf), ont laissé entendre qu'ils pourraient profiter de ce dossier pour réduire, voire annuler le droit à l'avortement.
Reconnu dans l'arrêt historique «Roe v. Wade» de 1973, ce droit est aujourd'hui valable tant que le foetus n'est pas viable, soit vers la fin du deuxième trimestre.
Galvanisés par la majorité conservatrice de la Cour, plusieurs Etats républicains ont adopté récemment des lois très restrictives sur l'avortement. Le Texas est allé le plus loin en interdisant d'interrompre toute grossesse dès que les battements de cœur de l'embryon sont perceptibles, environ quatre semaines après la fécondation.
La Floride, comme l'Arizona ou la Virginie-Occidentale, a préféré suivre une voie médiane. Leur pari? Si la Cour se contente de réduire le seuil légal pour avorter, leurs lois pourront rester en vigueur. (ats/myrt)