Le jeune homme de 19 ans, Brandon Hole, qui est l'auteur, selon la police, du meurtre de huit personnes – avant de se donner la mort – dans un centre de distribution Fedex, à Indianapolis, aux Etats-Unis avait acheté ses deux fusils semi-automatiques en toute légalité, explique le New York Times. Pourtant, il n'aurait jamais dû pouvoir le faire, car quelques mois plus tôt, la police lui avait saisi son fusil de chasse.
On rembobine: l'an dernier, la mère du tueur présumé avait contacté les forces de l'ordre, relate le Washington Post. Elle craignait que son fils tente un «suicide by cop», autrement dit: s'en prendre à des agents de police pour chercher à se faire tuer. Le jeune homme avait alors été privé de son arme (cette dernière ne lui a jamais été rendue), interrogé et interné un moment pour raisons mentales.
La tuerie relance le vieux débat sur l'application des règles visant la traçabilité des armes à feu aux Etats-Unis. Pourtant, l'Indiana possède une loi – dite «red flag law», pour «loi drapeau rouge» – qui permet précisément aux autorités d'empêcher des gens instables à se procurer des armes.
En effet, selon cette règlementation, une personne est considérée comme dangereuse si elle «présente un risque imminent» pour elle-même ou pour les autres, ou si elle répond à certains autres critères, y compris une propension documentée à une conduite violente. Mais c'est visiblement compliqué à mettre en œuvre. Ainsi, le chef de police d'Indianapolis, Randal Taylor, a expliqué:
Les «red flag law», qui existent dans plus d'une douzaine d'Etats, ont été replacées, suite aux faits, au centre du débat national sur la réglementation des armes à feu. En effet, la saisie de ces dernières est souvent temporaire et dans certains cas, si le juge décide que la personne est très instable et qu'elle ne devrait pas être autorisée à avoir des armes à feu, la saisie est maintenue et elle ne pourra pas posséder d'arme à feu pendant plusieurs mois.
Toutefois, même si un magistrat décide d'interdire à quelqu'un de porter une arme à feu, cette décision ne dure qu'un an. Après cela, les procureurs doivent prouver à nouveau que l'individu en question est inapte à en posséder. Dans le cas contraire, la décision est levée.
C'est aussi le débat sur le type d'armes autorisé qui a ressurgi suite aux dernières tueries. Dans ce contexte, le président, Joe Biden, a appelé à l'interdiction des fusils semi-automatiques de style militaire et à des limites sur les cartouches de munitions. Certains dirigeants locaux ont exigé de nouvelles lois pour garder les armes hors de la portée de personnes connues pour représenter une menace publique.
Le débat autour du contrôle du port d'armes légal, aux Etats-Unis, divise la société américaine. Les partisans d'une libre vente des armes à feu opposent un droit garanti par la constitution, rappelle francinfo. Les différents gouvernements n'ont jamais réussi à imposer un contrôle strict, le poids politique des lobbies pro-armes empêchant toute avancée.