«Cela devait être la belle histoire! Elle a tourné en véritable scène d’horreur!», s'horrifiait mercredi le média belge Sudinfo, à grand renfort de points d'exclamations et d'articles consacrés à la dramatique «affaire Pantoufle».
Il y a quelques semaines, René, 71 ans, est encore un retraité comme les autres, pensionnaire dans une résidence de Wanze, petite commune de la province de Liège. Depuis le décès de son bien-aimé, Bouba, dix ans, René broie du noir.
C'est décidé: pour combler sa solitude, il va se dénicher un nouveau compagnon d'infortune. Sa bouteille à la mer, lancée sur Facebook, obtient pas moins de treize réponses.
Touchés par ce récit, Anaïs et Matthias, couple originaire de la région wallonne, s'empressent de prendre contact. Une rencontre est organisée dans la foulée. Lundi, les deux amoureux, sensibles à la détresse du septuagénaire, avalent les 200 kilomètres qui séparent leur village de Colfontaine de la maison de retraite de René.
«On avait vraiment envie d’aider ce monsieur solitaire», précise le généreux propriétaire.
Le septuagénaire retrouve instantanément le sourire, «heureux, peut-être plus que jamais», conclut le média belge.
Rassuré, le couple laisse Pantoufle et retourne à la maison.
C'est dans la nuit de lundi à mardi que survient le drame.
Mardi, vers 9 heures, Anaïs passe un coup de fil pour s'assurer que Pantoufle a bien passé la première nuit au sein de son nouveau foyer. Quel n'est pas son choc quand René répond froidement:
Panique. Le couple contacte en urgence le service de la résidence. C'est un membre du personnel qui découvrira Pantoufle, agonisant sur le sol, dans son propre sang.
Matthias, désespéré, a détaillé les circonstances du drame dans un troisième article consacré à cette histoire par les journalistes de Sudinfo: «Il a d’abord tenté de le pendre à l’aide de sa laisse pour qu’il arrête d'aboyer».
Mais Pantoufle se débattant, René a dû se résoudre à employer les grands moyens: pour faire taire le pauvre animal, il l’égorge vif avec un couteau aux alentours de 23 heures.
Avertie, la police de Meuse-Hesbaye se rend peu avant 9 heures dans le logement de René. «Le chien n’était pas encore mort lorsque nous sommes arrivés. Les circonstances de l’événement restent obscures. Aucune arrestation n’a eu lieu», a indiqué la police au quotidien local. L'enquête est toujours en cours.
Le bichon, en vie au moment de sa découverte, a finalement dû être euthanasié.
Jeudi, René a été reçu par un service psychiatrique afin d’évaluer le risque qu’il pouvait représenter à l'égard des autres résidents. Le nécessaire a été fait auprès de la commune, afin qu'il ne puisse plus jamais se procurer de permis de détention d'animal.
En ce qui concerne le malheureux Pantoufle, sa dépouille a été récupérée par Anaïs et Matthias, encore sous le choc. Il a été enterré dans leur jardin. (mbr)