Un retrait fracassant, un exil délibéré, des scandales à répétition, une série Netflix et une autobiographie brûlante: après tout ça, la question du retour d'Harry et Meghan au Royaume-Uni est forcément sur les lèvres de tous les amateurs de potins royaux. Les Sussex oseront-ils vraiment pointer le bout de leur nez au couronnement du royal paternel?
Un homme pourrait jouer un rôle clé dans leur décision. Son nom: Justin Welby. Sa fonction: archevêque de Cantorbéry. Sa mission, confiée par le roi en personne? Négocier un accord entre le souverain et son fils exilé, avant le couronnement du 6 mai.
Autant dire que le patron de l'Eglise d'Angleterre aura besoin d'un sacré coup de pouce divin.
Justin Welby a quelques atouts cachés dans la manche de sa soutane: sa foi inébranlable, certes, mais surtout une solide expérience et un parcours improbable pour un homme d'Eglise.
Dans une autre vie, le sexagénaire a officié comme cadre dans l'industrie pétrolière. Il plaque tout en 1989 lorsqu'il entend «l'appel de Dieu». Depuis, Justin Welby, marié et père de quatre enfants, gravit les échelons. En 2013, il touche le Graal, la nomination suprême: le poste d'archevêque de Cantorbéry, plus haute fonction de l'Eglise anglicane.
Trois ans plus tard, coup de théâtre: une enquête du quotidien britannique The Telegraph révèle qu'il est le fils illégitime d'Anthony Montague Browne, dernier secrétaire privé de Winston Churchill. Un test ADN, réalisé dans la foulée, confirme que Justin Welby n'est pas vraiment Justin Welby. Son père n'est pas ce vendeur de whisky à moitié alcoolique, Gavin Welby, disparu en 1977. «Une immense surprise», concède sobrement le boss de l'Eglise d'Angleterre, avant de préciser que «son identité ne s’en trouvera jamais changée». Son père à lui, c'est Dieu.
En dix ans au poste d'archevêque, notre homme a eu l'occasion de faire ses preuves auprès de la famille royale - baptêmes royaux, célébrations de mariages princiers et obsèques monumentales de la reine Elizabeth II, gérées d'une main de maître.
C'est un tout autre défi qui attend désormais le patron de l'Eglise anglicane: il sera le premier archevêque à couronner un monarque depuis 1953. Un «immense honneur», certes, qui lui refile aussi quelques nuits blanches, comme il l'a confessé auprès de la télévision britannique:
Non seulement il bénéficie de la confiance absolue de Charles III, mais l'homme de Dieu soigne aussi ses relations avec l'autre camp. Il serait «très proche» d'Harry et Meghan, selon des sources anonymes au Telegraph.
Il faut dire que Justin Welby n'est pas n'importe quel religieux aux yeux du couple turbulent: c'est lui qui les a unis devant Dieu, en 2018.
Fidèle soutien, il s'est même retrouvé entraîné malgré lui dans le tourbillon du feuilleton «Megxit», en 2021, lorsque l'actrice confie à Oprah Winfrey que trois jours avant le mariage, l'archevêque les a mariés en secret. Scandale et polémique. Le religieux est sommé d'expliquer que la cérémonie diffusée dans le monde était bien le mariage légal.
Un incident dont Justin Welby ne gardera pas ombrage: depuis, il échangerait régulièrement par téléphone avec le couple isolé de l'autre côté de l'Atlantique.
A Buckingham Palace, ses liens privilégiés avec les Sussex et son attitude «très favorable» à leur égard font toussoter: «Justin avait clairement beaucoup de sympathie pour eux, au-delà du Megxit. Nous secouions la tête en nous demandant pourquoi il se sentait si désolé pour eux».
Cette habilité à discuter avec les deux camps a valu à Justin Welby de servir d'intermédiaire, dès les premières brouilles entre William et Harry. Après avoir joué le médiateur entre les frères en septembre dernier, à la mort de la Reine, il doit maintenant servir de négociateur pour convaincre le prince expatrié de revenir au pays à l'occasion du couronnement.
Côté Sussex, on dit la famille encore «divisée»: «Tout indique que l’on conseille à Harry de ne rien accepter à ce stade et de "jouer longtemps" jusqu'à la dernière minute, ce qui rend les négociations avec lui très difficiles», selon une source bien informée au Daily Mail.
La venue des Californiens ne se fera en tout cas pas sans quelques concessions.
Parmi leurs desiderata? Une place au premier plan dans l'abbaye de Westminster le jour J, ou encore la garantie d'obtenir des titres pour leur descendance.
Drôle d'exigence à première vue, de la part d'un homme qui clame haut et fort ne plus vouloir avoir affaire à la royauté. «Bien qu'il puisse décider à un moment donné d'abandonner ses titres de son plein gré, il s'oppose à l'idée d'en être dépouillé de force», justifie un proche du camp Harry.
Côté Windsor, Charles serait prêt à faire des concessions. On murmure que le souverain craint que l'absence de son fils ne constitue une plus grande source de distraction que sa présence. Pour ce qui est de William, en revanche, il se montrerait nettement plus réticent à un retour du frère prodigue. Selon le Daily Mail, le Prince de Galles craint une nouvelle «performance» fraternelle qui n'éclipse le couronnement - bref, de se faire piquer la vedette.
Au milieu de ces discussions tourmentées, nul doute que les prières d'un Justin Welby ne seront pas de trop pour apaiser les âmes.