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14 personnes jugées pour l'assassinat terroriste de Samuel Paty

14 personnes devraient être jugées pour l'assassinat de Samuel Paty

Plus de deux ans après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty, le parquet antiterroriste a rendu son verdict. Il demande le procès de 14 personnes, dont six enfants.
07.04.2023, 17:21
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L'assassinat en France du professeur Samuel Paty avait provoqué une onde de choc internationale en 2020 et pourrait faire l'objet de deux procès. Le parquet antiterroriste a requis le renvoi de huit majeurs devant une cour d'assises et demandé que six collégiens soient jugés devant un tribunal pour enfants.

Le 16 octobre 2020, cet enseignant de 47 ans avait été poignardé puis décapité près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine, dans la banlieue nord-ouest de Paris, par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d'origine tchétchène de 18 ans, tué dans la foulée par la police.

Ce jeune assaillant radicalisé lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet pendant un cours sur la liberté d'expression. Dans un message audio en russe, il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir «vengé le prophète».

Selon les deux magistrates du parquet national antiterroriste (Pnat), ce crime, source d'un immense émoi en France et à l'étranger, «bien qu'exécuté par le seul Abdoullakh Anzorov», est:

«La résultante d'une succession de comportements pénalement incriminables»

Huit adultes aux assises

Le Pnat demande un procès aux assises et que soit retenue l'infraction la plus grave, complicité d'assassinat terroriste, à l'encontre de deux amis de l'assaillant, qui encourraient alors la perpétuité.

Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud sont soupçonnés de l'avoir accompagné pour acheter des armes, et, pour le second, d'être allé avec lui jusqu'au collège de Conflans-Sainte-Honorine, en étant «pleinement conscient de (son) embrigadement idéologique d'inspiration jihadiste».

Le Pnat a également requis le renvoi aux assises, pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, de six suspects. Figurent notamment parmi eux Brahim Chnina, père d'une collégienne qui prétendait à tort avoir assisté au cours où ont été montrées les caricatures, et le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui.

Tous deux avaient publié des vidéos sur les réseaux sociaux qui avaient attisé la polémique mais devraient, selon le Pnat, échapper à la qualification de complicité d'assassinat terroriste pour laquelle ils ont été mis en examen.

La réquisition précise que l'enquête:

«N'a pas permis d'établir qu'ils avaient précisément entendu favoriser l'assassinat de Samuel Paty, ce crime n'étant que l'une des conséquences possibles et prévisibles de leurs agissements, au même titre que d'autres crimes d'atteinte à l'intégrité physique ou à la vie»

Le parquet antiterroriste demande également que ce chef de complicité soit abandonné s'agissant d'une femme de 34 ans convertie à l'islam, Priscilla Mangel, qui avait été en lien sur Twitter avec l'assassin avant l'attaque. Selon le ministère public, ses agissements relèvent là aussi de l'association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Cinq collégiens devant le tribunal pour enfants

Le Pnat demande par ailleurs un procès devant le tribunal pour enfants pour cinq collégiens, pour répondre du délit d'association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées. En désignant Samuel Paty, leur aide a été «décisive» pour Anzorov, a tranché le Pnat.

Néanmoins, le ministère public a estimé que les mineurs n'avaient pas conscience qu'Anzorov allait assassiner Samuel Paty et que son acte s'inscrivait dans un projet terroriste. Et aucun n'a vu les armes de l'assaillant.

En revanche, ils avaient compris que le Tchétchène voulait «a minima» agresser l'enseignant, selon le réquisitoire.

Le Pnat requiert que la collégienne à l'origine de l'affaire, la fille de Brahim Chnina, comparaisse également devant ce tribunal pour enfants pour dénonciation calomnieuse.

Alors exclue pour indiscipline, elle a admis ne pas avoir assisté au cours de Samuel Paty et avoir menti en affirmant que le professeur avait demandé aux élèves musulmans de se signaler et de sortir de la classe.

Il appartient désormais aux juges d'instruction antiterroristes de prendre une décision finale sur un renvoi en procès de ces personnes.

Une plainte vise l'Education nationale

Avant son assassinat, le professeur avait ressenti «une vive inquiétude (...) » devant l'ampleur et l'agressivité de la polémique qui le visait, selon un rapport de synthèse de fin d'enquête.

Une partie de la famille a déposé une plainte visant l'Intérieur et l'Education nationale, alertés de menaces visant le professeur mais accusés de n'avoir pas pris suffisamment en compte le péril.

Une enquête distincte est ouverte à Paris depuis avril 2022 pour non-assistance à personne en péril et non-empêchement de crime. (baf/ats)

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