Droite et extrême droite françaises ont demandé à nouveau jeudi davantage d'«encadrement», via une loi, sur le port du burkini dans les piscines. Mercredi, la justice a suspendu l'autorisation à Grenoble du port du burkini dans les piscines municipales.
Le nouveau règlement des piscines, porté par la majorité du maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle, devait initialement entrer en vigueur le 1er juin. Le tribunal administratif de la ville en a suspendu la disposition autorisant le port du burkini, estimant qu'il portait «gravement atteinte au principe de neutralité du service public».
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est immédiatement félicité d'une «excellente nouvelle». Eric Piolle, lui, a annoncé que la ville ferait «appel devant le Conseil d'Etat».
Pour Marine Le Pen (RN), le burkini est un «habit de propagande islamiste». «Nous restons vigilants et nos députés proposeront une loi pour l'interdire définitivement», a tweeté la finaliste de la présidentielle.
À l’Assemblée nationale, nous ferons une proposition de loi pour interdire le burkini, habit de propagande islamiste, défendu par la NUPES, qui assume désormais n’en avoir que faire des valeurs républicaines. pic.twitter.com/pleu9vAIvO
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 26, 2022
En marge d'un déplacement dans la campagne des législatives, Marine Le Pen a insisté:
Le burkini «est la continuation de revendications qui ne cesseront pas», selon elle. «Les islamistes veulent nous conquérir et la gauche en est complice aujourd'hui», a aussi dénoncé sur France 2 Jordan Bardella, président du RN.
Pour sa part, le président de LR, Christian Jacob, a estimé sur RTL qu'«utiliser les services publics comme la piscine pour faire valoir des préoccupations religieuses, c'est la porte ouverte à tout». Plaidant pour «encadrer par la loi» le port du burkini, il a poursuivi:
Eric Ciotti, député LR, avait déposé en mai une proposition de loi visant à interdire le burkini dans les piscines publiques au nom de la laïcité. Christian Jacob «souhaite qu'on la reprenne».
Du côté de la majorité, le député Pierre-Yves Bournazel (Horizons), proche de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, a aussi considéré sur Radio J que:
Les piscines publiques sont «un lieu de neutralité», et «si c'était nécessaire, la loi devra trancher». (sas/ats)