Les prix à la pompe chutent d'un coup en France, ce jeudi. Alors que le prix de l'essence est en baisse depuis quelques temps — suivant une baisse des prix du baril depuis juillet —, ce jeudi avait été choisi par l'Etat français depuis juillet pour appliquer une aide étatique temporaire. Montant: 30 centimes d'euro!
Il n'en fallait pas plus: selon Franceinfo, les prix à la pompe devraient redescendre à 1,50 euros.
Selon les Echos, cette remise de 30 centimes sera maintenue jusqu'au 1er novembre. Elle sera ensuite remplacée par une autre, de 10 centimes «seulement», durant un mois.
Certaines stations-services se sont montrées plus royalistes que le roi et ont elles-mêmes appliqué une baisse encore supplémentaire de 20 centimes, notent les Echos.
Preuve de l'engouement pour cette baisse, jeudi après-midi, le site officiel du prix du carburant en France était momentanément inaccessible.
D'autres sites non-officiels, comme celui de Via Michelin, indiquent les prix de l'autre côté de la frontière: si la plupart d'entre eux sont à hauteur de 1,6 euro, certains comme à Annemasse, par exemple, descendent jusqu'à 1,4 euro!
Pendant ce temps-là, de l'autre côté de la frontière, rien n'a changé. Dans le canton de Genève, où les tensions transfrontalières sont parfois rudes, les prix à la pompe sont encore d'environ 2,10 francs.
La différence est donc d'environ 70 centimes — en comptant le fait que l'euro et le franc sont quasiment à la parité. Du jamais vu!
Une situation d'autant plus ironique que d'habitude, ce sont les frontaliers français qui viennent faire le plein en Suisse.
Quelle est la situation en Suisse? Contactée, Avenergy, la société faîtière suisse des importateurs de combustibles et carburants liquides, ne cache pas que la situation risque de devenir difficile pour les stations-services suisses proches de la frontière:
«On constate déjà des baisses de chiffre d'affaires parfois importantes». Et il y a peu de chance pour que les prix baissent en Suisse, souligne Avenergy notant que le Parlement a rejeté une demande de baisse des taxes sur les huiles minérales.
Les pertes seront-elles élevées? Avenergy cite le canton du Tessin, «où la situation est tout aussi drastique»:
La situation risque donc d'être rude pour les stations-services des zones frontalières, comme les cantons de Genève et de Neuchâtel, ces prochains temps.