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Remaniement en vue : Macron bouscule les cartes à Matignon

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Emmanuel Macron a reçu dimanche en soirée sa Première ministre Elisabeth Borne.Keystone

Remaniement en vue : Macron bouscule les cartes à Matignon

Emmanuel Macron, déterminé à agir rapidement, évoque des changements imminents à Matignon avec sa Première ministre Elisabeth Borne. Le choix du successeur reste incertain, faisant planer une certaine tension au sein de la majorité.
07.01.2024, 20:46
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Emmanuel Macron recevait dimanche en soirée sa Première ministre Elisabeth Borne afin d'évoquer des «dossiers importants». Le chef de l'Etat est déterminé à agir vite sur le front du remaniement gouvernemental, malgré une équation complexe.

Si l'Elysée a notamment mis en avant «les intempéries dans le Pas-de-Calais et l'arrivée de la vague de froid» pour justifier ce tête-à-tête dominical, les prémices de la mise en place d'une nouvelle architecture gouvernementale se dessinent.

Emmanuel Macron passe depuis plusieurs jours en revue ses options pour Matignon, avec deux candidats qui se dégagent: Julien Denormandie et Sébastien Lecornu. Même si un maintien d'Elisabeth Borne n'est pas à exclure.

«Tout est possible... y compris rien», résume un proche d'Emmanuel Macron, à l'heure où le président phosphore sur la recomposition de son équipe après avoir largement consulté cette semaine, du ministre de l'Economie Bruno Le Maire à Edouard Philippe, en passant par François Bayrou.

Ce dernier a estimé dimanche sur BFMTV qu'un «changement» était «nécessaire».

Cristallisation

Les familiers du chef de l'Etat promettent quoi qu'il arrive une réponse rapide, quand M. Macron avait pris l'habitude de laisser tourner les horloges lors des précédents remaniements.

Un influent conseiller avance que le président est «en phase de cristallisation» et que «ça bougera en début de semaine, probablement avec un nouveau Premier ministre lundi».

Sauf que... trouver un pensionnaire à Matignon appelle à de subtils calculs et qu'à ce titre, «il n'y a pas énormément de choix», relève un Marcheur historique. De quoi inviter les ministres à une extrême prudence, à l'image d'Olivier Dussopt (Travail) se refusant dimanche sur CNews/Europe 1 à «jouer au tiercé».

Selon plusieurs sources au sein de l'exécutif, la liste semble s'être resserrée à deux noms: «Lecornu et Denormandie», avance un fidèle du chef de l'Etat, même si «avec le président, c'est toujours imprévisible».

Ce duel ravive au sein de la majorité l'antique querelle entre les anciens macronistes, dont Julien Denormandie fait partie, et les ralliés issus de la droite, comme Sébastien Lecornu.

Le premier, 43 ans, navigue depuis une décennie dans le sillage d'Emmanuel Macron, avec qui il avait failli monter une start-up en 2014 avant d'embarquer pour Bercy comme directeur de cabinet adjoint de celui qui fut alors ministre de l'Economie.

Ingénieur d'En marche!, le vaisseau amiral de la campagne présidentielle de 2017, M. Denormandie a ensuite dirigé le ministère du Logement, puis de l'Agriculture, avant de se réorienter en 2022 dans le privé. Tout en confiant à des visiteurs qu'il ne pourrait refuser Matignon, si l'occasion se présentait.

«Quand on parle de ressouder la majorité de gauche, de consolider le macronisme ou de revenir à ses origines, de rechercher le dépassement, l'apaisement, la réconciliation, la bienveillance, Julien incarne tout cela», assure l'un de ses partisans.

«C'est quelqu'un de très estimable», a encore appuyé François Bayrou.

«Réduire et renouveler»

De son côté, Sébastien Lecornu a tissé sa toile après avoir rejoint M. Macron en 2017, en provenance des Républicains (LR), comme deux autres anciens Premiers ministres, Edouard Philippe et Jean Castex.

Ministre des Armées à seulement 37 ans, après avoir officié aux Outre-mers et aux Collectivités, M. Lecornu s'est imposé comme l'un des conseillers politiques du chef de l'Etat, fort de plusieurs mandats électifs (président du conseil départemental de l'Eure, sénateur, maire...). Un profil davantage manoeuvrier, à l'heure où il faut composer avec une majorité relative à l'Assemblée et un Sénat, dominé par la droite, requinqué.

Pour autant, Elisabeth Borne «n'est pas condamnée: tout le monde prononce son oraison funèbre... mais on va un peu vite», prévient un proche du chef de l'Etat.

«Personne dans le pays ne demande urgemment le départ de Mme Borne, ni plus ni moins que d'habitude», observe un autre familier du Palais qui plaide pour le statu quo.

Après 20 mois à Matignon, Mme Borne ne s'est jamais départie de son costume d'exécutante scrupuleuse, parvenant à faire adopter 30 projets de loi, dont 6 en activant l'article 49.3. Déjà donnée partante l'été dernier, elle a su prouver sa résilience et sa loyauté à toute épreuve.

L'actuelle Première ministre est cependant «abîmée», a estimé dimanche la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, pour qui Emmanuel Macron n'a de toutes façons «que des mauvais choix» pour la remplacer, à défaut d'engager une véritable «rupture» dans la ligne politique.

Après avoir tranché sur son Premier ministre, Emmanuel Macron s'attaquera à l'ensemble du gouvernement, avec deux mots d'ordre: «Réduire et renouveler». Un chantier d'ampleur, mais «pour ce qui concerne l'économie et les finances, la stabilité dans ces périodes de grands bouleversements a beaucoup de vertus», a prôné sur France 3 Bruno Le Maire, en poste à Bercy depuis 2017. (tib/ats)

La visite d'Emmanuel Macron en Suisse
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source: sda / anthony anex
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