La réforme des retraites a été définitivement adoptée lundi en France, après le rejet des deux motions de censure déposées contre le gouvernement après son recours au 49.3. Depuis, la contestation populaire ne faiblit pas dans plusieurs villes de l'Hexagone. Entraînant parfois des scènes de cataclysme: barricades, poubelles renversées, jets de projectile sur les forces de l'ordre.... et des réponses de la part de ces dernières.
Dans certains quartiers de Paris, sur les réseaux sociaux, il était demandé aux manifestants de «s'inspirer de la méthode "hongkongaise" consistant à jeter des objets, vélos, poubelles etc. pour barrer les rues», relaie le Figaro.
Au niveau des chiffres, le préfet de police, Laurent Nunez, a recensé mardi sur BFMTV quelque «2000 personnes (...) réunies en petits groupes très mobiles» dans les rues de la capitale. Quelque 234 interpellations ont eu lieu, et la police recense 240 interventions pour des feux, notamment de poubelles.
Les manifestants se sont en outre massés par centaines à Bordeaux, Rennes, Strasbourg, Lille, Toulouse, Limoges, Saint-Etienne, Brest, Lyon, Nancy.
A Marseille, la résistance s'organise; les syndicats de dockers du Grand Port maritime de Marseille-Fos ont remis l'opération «Port mort» sur le métier pour 72 heures, pendant lesquelles aucune activité industrio-portueuse n'est autorisée.
A Strasbourg, la façade d'une banque a été caillassée et taguée, nous apprend BFMTV. A Dijon, environ 200 personnes ont défilé. Une poignée de manifestants étaient masqués ou cagoulés. Des incendies ont été constatés, et la police a procédé à deux interpellations. Les manifestants ont été dispersés vers 21 heures lundi.
A Rennes, des barricades ont été érigées, et des feux allumés devant la préfecture. Enfin, la nuit a été émaillée d'affrontements avec la police à Lyon et Nantes. Des étudiants ont envoyé des projectiles sur les forces de l'ordre, lesquelles ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes. Bilan à Lyon: neuf interpellations et un blessé léger.
De son côté, la CGT a annoncé continuer le mouvement dans les jours à venir: «rien n'entame la détermination des travailleurs». Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a appelé à la mobilisation pour la prochaine journée de grèves et de manifestations prévue jeudi. Il s'est cependant dit inquiet de la «colère et des violences qui pourraient s'exprimer du fait de l'adoption d'une loi qui n'avait pas de majorité à l'Assemblée nationale», achève le Figaro.