Le gouvernement français a acté mercredi la dissolution du mouvement catholique intégriste Civitas. Ce dernier est accusé notamment d'appeler à «entrer en guerre contre la République», y compris en recourant «à la force». Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a ainsi déclaré:
Civitas assure de surcroît «la promotion d'une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes», a-t-il ajouté. Le porte-parole a également critiqué sa vision des LGBT+ comme «une communauté néfaste».
Cette dissolution de l'organisation catholique intégriste, très présente sur les réseaux sociaux et dont l'idéologie proche de l'extrême droite flirte parfois avec la théorie du complot, a été proposée et défendue par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Fondé en 1999, l'«Institut Civitas» s'inscrit alors dans une lignée traditionaliste, proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (fondée par l'évêque français Marcel Lefebvre). Le mouvement sort de l'ombre en 2011 avec des actions spectaculaires contre plusieurs manifestations culturelles, notamment la pièce Golgotha Picnic de Rodrigo Garcia, qu'il juge «christianophobe». Civitas a soutenu la candidature du polémiste d'extrême droite Eric Zemmour à l'élection présidentielle de 2022.
En 2012 Civitas se mobilise activement contre le mariage pour tous, en dénonçant l'«homofolie». En 2021 le mouvement participe à des manifestations contre le certificat sanitaire instauré dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de Covid-19.
Mais c'est l'antisémitisme qui a provoqué le lancement de la procédure de dissolution, après des propos en août dernier devant l'université d'été de Civitas de l'essayiste controversé Pierre Hillard. Ce dernier avait suggéré de revenir à «la situation d'avant 1789» (réd: la Révolution française) lorsqu'un Juif «ne pouvait pas devenir français».
(sda/ats/afp)