C'est une évasion qui a choqué la France. Par son déluge de violence et par la préparation nécessaire pour extraire un malfrat de la surveillance de cinq agents armés.
Le 14 mai dernier, «La mouche», surnom de Mohamed Amra, s'évadait d'un fourgon pénitentiaire au retour du tribunal. Deux de ses surveillants trouvaient la mort sous les balles d'un commando lourdement armé et préparé à faire des dégâts.
Alors que celui qui est maintenant le fugitif le plus recherché de France court toujours, de nouvelles informations sont sorties. L'homme était d'abord décrit comme un délinquant de moyenne importance avant que le profil d'un «narcotrafiquant d’envergure» ne se dessine.
Avec treize précédentes condamnations inscrites à son casier judiciaire, Mohamed Amra est aujourd'hui recherché pour une liste impressionnante de crimes et délits comme on peut le lire sur le site d'Interpol. En voici quelques-uns:
Aujourd'hui, on découvre qu'il a pu continuer en toute impunité ses activités criminelles depuis sa prison. Il aurait ainsi géré ses trafics et même commandité un assassinat depuis sa cellule grâce à la complicité d'une femme qui se faisait passer pour sa sœur, comme nous l'apprend le média français BFMTV.
Cette jeune femme, avec qui il aurait également eu des relations sexuelles à la Maison d'arrêt de la Santé, aurait donc été son intermédiaire entre lui et la vingtaine de ses «associés» en liberté. On leur devrait notamment l'enlèvement d'un homme en Seine-Maritime pour obtenir 100 kilos de cannabis en guise de rançon.
Des faits et gestes que l'administration pénitentiaire a pu suivre de très près, car sa cellule était sur écoute, comme l'a révélé le quotidien Le Parisien. Le laxisme autour de ce détenu qui possédait une chicha, de la drogue et des téléphones dans sa cellule interroge au plus au niveau de l'Etat:
Si l'on ne sait pas où il se trouve, il est certain, pour les services de sécurité français, qu'il refera parler de lui. En tout cas, les révélations se multiplient dans la presse hexagonale tandis que les services pénitentiaires endeuillés par la mort de deux collègues semblent accumuler les manquements. (hun)