Ils sont soupçonnés d'appartenir à un réseau de harceleurs en ligne de mouvance antivax, connu sous le nom de «V_V». Interpellés mardi en France, deux hommes et six femmes seront jugés dans les jours à venir à Paris.
Agés de 40 à 54 ans, ils sont soupçonnés d'avoir harcelé en ligne de façon concertée trois personnes, deux élus et un médecin, entre le printemps et la fin de l'été 2021.
Pour arriver à leurs fins, ils ont recouru à une méthode très efficace, comme l'explique BFMTV. Leurs terrains de jeu sont les réseaux sociaux, et plus spécifiquement Facebook. Voici comment ça fonctionne:
Cette stratégie permet à un petit groupe de personnes d'inonder leurs cibles de messages, jusqu'à 600 en deux heures:
Il n'y aurait qu’une quarantaine de harceleurs appartenant à ce mouvement en France, rapporte Libération. Selon LCI, ce nombre oscillerait plutôt entre 100 et 300. Au vu des dégâts provoqués par les huit membres récemment arrêtés, il s'agit de toute manière d'un nombre redoutable.
Ce réseau de harceleurs antivax est né en Italie au début de la pandémie. Son nom, «V_V», viendrait du verbe italien «vivere» («vivre»). Son logo, un double V rouge au centre d'un cercle, détourne celui de la BD devenue film, V pour Vendetta. 👇
Les harceleurs s'en servent pour rendre leurs actions reconnaissables: leurs photos de profil sur Facebook affichent souvent ces deux «V».
Ses membres se décrivent comme des «guerriers» et dénoncent un «chantage vaccinal». Leur objectif est simple: diffuser des contenus opposés aux mesures sanitaires et à la vaccination. Pour ce faire, ils recourent à une communication agressive, qui ne ménage pas les références nazies.
La sénatrice PS de Charente Nicole Bonnefoy, ciblée par les personnes arrêtées mardi, en a, par exemple, fait les frais: les harceleurs ont diffusé sur les réseaux une photo de son visage marqué d'une croix gammée.
Les membres de «V_V» ne se contentent pas de diffuser des affiches. Leur action consiste également à harceler des personnalités pro-vaccins sur les réseaux sociaux, comme le montre le cas français. Des menaces de mort font également partie de leur arsenal. Parmi leurs cibles, des politiciens, des médecins et les médias.
Mais certains vont encore plus loin. Selon les investigations de la police italienne, des membres de «V_V» sont impliqués dans des actions de sabotage visant des centres de vaccination. En France, ils sont à l'origine de plusieurs tags:
Une trentaine de perquisitions ont été menées en Italie. Selon les enquêteurs, ses membres sont soumis à des programmes de recrutement et de formation spécifiques, comme l'écrit le média Fanpage. Des formateurs leur apprenaient à échapper aux caméras de surveillance et à cacher leur identité. (asi)