Le président français Emmanuel Macron a défendu mercredi Gérard Depardieu, en dénonçant une «chasse à l'homme», à la suite de la diffusion d'un documentaire télé choc sur l'acteur dont il s'est dit «un grand admirateur».
Emmanuel Macron a contredit la ministre de la Culture Rima Abdul Malak qui avait annoncé sur la même chaîne vendredi qu'une «procédure disciplinaire» serait engagée par la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur à l'encontre de l'acteur, visé par deux plaintes en France pour viol et agression sexuelle, et mis en examen (inculpé) dans l'un des deux cas. L'acteur réfute ces accusations:
Le président de la République s'est dit «grand admirateur de Gérard Depardieu (...) un immense acteur»: , a poursuivi Emmanuel Macron.
Dans la même émission, «C à vous», Rima Abdul Malak avait estimé vendredi que les propos de l'acteur rapportés dans le reportage «Complément d'enquête» font «honte à la France». Dans ces images, diffusées sur France 2 début décembre, le géant du cinéma français, connu pour avoir interprété le commissaire Maigret comme Cyrano, multiplie les propos misogynes et insultants en s'adressant à des femmes, n'épargnant pas une fillette avec ses propos obscènes.
Le locataire de l'Elysée a jugé mercredi que Rima Abdul Malak s'est «avancée» en parlant d'une procédure qui pourrait ôter la distinction de l'acteur. «Il y a parfois des emballements sur des propos tenus. Je me méfie du contexte», a-t-il insisté. Et d'ajouter:
Et de conclure: «vous pouvez accuser quelqu'un, il y a peut-être des victimes, mais il y a aussi une présomption d'innocence qui existe», craignant sinon de basculer dans «l'ère du soupçon».
Olivier Faure, le patron du Parti socialiste, a critiqué ces propos sur ses réseaux sociaux: «Les violences faites aux femmes grande cause du quinquennat... Ce président ne croit à rien de ce qu'il annonce quels que soient les sujets».
Les mots d’Emmanuel Macron au sujet de #Depardieu sont encore une fois une insulte au mouvement de libération de la parole des victimes de violences sexuelles.
— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) December 20, 2023
«Les mots d'Emmanuel Macron au sujet de Depardieu sont encore une fois une insulte au mouvement de libération de la parole des victimes de violences sexuelles», a également taclé sur ses réseaux la députée écologiste Sandrine Rousseau. (ats/jch)