La modification des règles de la messagerie Telegram pour collaborer davantage avec les autorités judiciaires est «une étape cruciale», a salué le président français Emmanuel Macron dans un entretien mercredi au magazine américain Variety.
Le patron et fondateur de Telegram Pavel Durov a été arrêté fin août en France, pays dont il a obtenu la nationalité, en plus d'autres passeports, notamment russe et émirati, et fait face à de nombreux chefs d'accusation.
Il est notamment inculpé pour «refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi» et pour «complicité d'administration d'une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite, en bande organisée», ou «blanchiment de crimes ou délits en bande organisée».
Remis en liberté sous strict contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la France, il a annoncé le 6 septembre des mesures pour renforcer la modération sur son application de messagerie.
Parmi les nouveautés mises en avant par Pavel Durov, l'arrivée de la fonction de géolocalisation «Businesses Nearby», qui ne présentera que «des entreprises légitimes et vérifiées», en lieu et place de «People Nearby» qui permettait d'entrer en contact avec des utilisateurs situés à proximité.
Le président français s'est félicité de cette «mise à jour des conditions d'utilisation et la politique de confidentialité de la plateforme, dans le but de s'assurer que les règles fondamentales d'ordre public sont respectées sur la plateforme».
Il s'est à nouveau défendu de «toute décision politique» dans l'arrestation de Durov:
Fondée en 2013, la messagerie Telegram, qui a toujours affirmé respecter les lois européennes, s'était engagée depuis ses débuts à ne jamais dévoiler d'informations sur ses utilisateurs.
Les règles précédentes ne prévoyaient ainsi une collaboration avec la justice que dans le cas où un utilisateur était déclaré «suspect d'activités terroristes» par un tribunal.
Pavel Durov a toutefois reconnu que la forte hausse du nombre d'utilisateurs de Telegram – qu'il évalue à 950 millions dans le monde – avait généré une situation ayant «permis aux criminels d'abuser plus facilement de notre plateforme». (ats/afp)