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L'ambiance était plus cool pour Macron au Salon de l'agriculture

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Le président de la République a fait la tournée de l'événement à l'occasion de son ouverture.Keystone

L'ambiance était plus cool pour Macron au Salon de l'agriculture

De retour dans la grand-messe des paysans, le président français s'est voulu apaisant.
22.02.2025, 19:5722.02.2025, 19:57
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Emmanuel Macron a affirmé samedi vouloir protéger l'agriculture française de la concurrence des produits étrangers et des taxes douanières américaines à l'inauguration du 61e Salon international de l'agriculture à Paris, une visite plus apaisée que l'an passé.

Après les huées et les violences qui avaient entouré sa venue en 2024 en pleine mobilisation des agriculteurs pour demander un «revenu décent» et de la «considération», la déambulation présidentielle a retrouvé ses allures de marathon des produits du terroir.

A la suite d'une rencontre avec les principaux syndicats agricoles, le président français a appelé à un «dialogue respectueux» avec les agriculteurs, qui ne peuvent, a-t-il dit, être «la variable d'ajustement» du pouvoir d'achat et d'accords commerciaux.

Emmanuel Macron a assuré continuer de chercher une «minorité de blocage» au sein de l'Union européenne sur l'accord de libre-échange avec des pays du Mercosur.

Cet automne, l'opposition à ce traité commercial a servi de cri de ralliement pour relancer les manifestations d'agriculteurs, qui se disent étouffés par la concurrence des produits étrangers produits avec des normes «moins disantes» sur les pesticides ou les antibiotiques par exemple.

France's President Emmanuel Macron shakes hands as he visits the International Agriculture Fair on the opening day in Paris, Saturday, Feb. 22, 2025. (AP Photo/Thomas Padilla, Pool)
Emmanuel Macron a pu échanger avec des producteurs français.Keystone

Lors de sa déambulation parmi les plus de 1400 exposants et 4000 animaux, il a ensuite abordé sa visite prévue lundi à Washington:

«Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des droits de douanes»
Emmanuel Macron

Il a dit vouloir aborder le sujet avec le président américain Donald Trump, qui menace régulièrement les pays européens de réaugmenter les taxes douanières, comme il l'avait fait au cours de son premier mandat.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son autre gros marché.

Rencontre avec les syndicats

«On a redit au président que les choses n'avancent pas assez vite et (...) que la situation géopolitique nous mettait dans une grande incertitude», a déclaré à l'AFP Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat historique, après sa rencontre avec le président.

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Même si l'ambiance était moins tendue qu'en 2024, la sécurité du salon a été renforcée.Keystone

Véronique le Floc'h, présidente de la Coordination rurale, deuxième syndicat qui a effectué une percée aux élections professionnelles avec un discours dégagiste, a donné un discours à la fois libéral et souverainiste:

«On veut que, demain, les producteurs puissent produire, pas pour exporter, mais pour remplir nos assiettes»
Véronique le Floc'h

«C'est tellement facile d'exporter pas cher, d'importer cher et résultat (...) de ne pas payer les producteurs en France», a-t-elle ajouté.

Véronique Marchesseau, secrétaire générale du troisième syndicat agricole, la Confédération paysanne, a elle rappelé l'importance de garantir des prix minimum payés aux agriculteurs, face «aux problèmes climatiques et aux problèmes sanitaires» qui ont «aggravé la situation» des fermes françaises. Il faut «un accompagnement à la transition agroécologique».

En 2024, le Salon s'était ouvert après dix jours de colère agricole. Des milliers de visiteurs avaient été bloqués à l'extérieur du parc des expositions pendant plusieurs heures en raison de heurts entre manifestants et CRS en marge de la venue d'Emmanuel Macron.

Moins de tensions et plus de selfies

L'ambiance cette année est plus apaisée. La sécurité a été renforcée, un commissariat mobile est prévu ainsi que des chartes pour encadrer les visites politiques.

Pour le gouvernement, ses engagements pris après l'édition 2024 ont été «honorés»: «500 millions d'euros d'allégement de charges fiscales», «soutien à la trésorerie», «indemnisations» pour les cheptels touchés par les épizooties"...

epa11915166 French President Emmanuel Macron takes a selfie with chef students during the opening day and inauguration of the 61st International Agricultural Fair (Salon de l'Agriculture) at the  ...
Emmanuel Macron a échangé avec les artisans, mais également avec les syndicats.Keystone

Surtout, deux jours avant le Salon, le Parlement a adopté la loi d'orientation agricole, attendue depuis trois ans par la profession. Ce texte érige l'agriculture au rang «d'intérêt général majeur», facilite les installations, la construction de bâtiments d'élevage et le stockage de l'eau, tout en dépénalisant certaines infractions environnementales.

Mais dans les allées, les agriculteurs se pressent encore auprès du président, avec un cahier de doléances fourni: rémunération, maladies animales, formation des jeunes agriculteurs, prédation du loup, simplification administrative...

Plus de 600'000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon, qui a ouvert ses portes au public peu après la ration du matin pour les veaux, vaches, moutons et brebis. Samedi, beaucoup sont venus en famille pour voir les éleveurs bichonner les quelque 2500 bêtes qui participeront aux différents concours organisés durant l'événement.

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Le président français a rendu visite à la mascotte du salon, Oupette, privant ainsi certains visiteurs d'approcher la bête.Keystone

Mais, sécurité du président oblige, la déception règne parmi ceux qui n'ont pas pu aller voir Oupette, vache limousine et égérie du Salon. (ats/afp)

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