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Emmanuel Macron: «La dissolution a apporté des divisions»

epa11782584 French President Emmanuel Macron speaks speaks after the inauguration of the WHO Academy campus, in Lyon, France, 17 December 2024. The newly opened campus of the World Health Organization ...
Keystone

Macron: «La dissolution a apporté plus de divisions que de solutions»

Emmanuel Macron a fait mardi, lors de ses voeux pour 2025, son mea culpa sur la dissolution de l'Assemblée nationale, qui a semé «divisions» et «instabilité». Il a appelé au «ressaisissement collectif» face à la grave crise politique qu'elle a provoquée.
31.12.2024, 22:4431.12.2024, 22:44
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Privé d'une grande part de son influence depuis que son camp a perdu les législatives anticipées de l'été, le chef de l'Etat français Emmanuel Macron a annoncé, dans la traditionnelle allocution de la Saint-Sylvestre, qu'il demanderait lors de l'année qui s'ouvre aux Français de «trancher» certains «sujets déterminants» pour préparer l'avenir.

Une manière de laisser entrevoir des référendums, maintes fois évoqués mais jamais organisés depuis son arrivée à l'Elysée en 2017, ou de nouvelles conventions citoyennes après celles sur la fin de vie ou l'écologie.

Accent sur les réussites

Enregistrés dans le jardin d'hiver du palais présidentiel, ces huitièmes voeux d'Emmanuel Macron sont aussi les plus courts, en onze minutes. Et pour cause: le président n'a plus les moyens de tout décider comme il avait l'habitude de le faire, et se replie sur son rôle de «garant», selon son entourage.

Il a longuement mis l'accent, au début de son allocution, sur les réussites de 2024. Avec une innovation sur la forme: une vidéo de deux minutes montrant les Jeux olympiques ou la réouverture de Notre-Dame.

«Ensemble, cette année nous avons prouvé qu'impossible n'était pas français», a-t-il lancé. «Sachons garder le meilleur de ce que nous avons été», «unis, déterminés, solidaires».

Mea culpa

Mais Emmanuel Macron n'a pas éludé la plus grave crise politique de la Ve République, avec un mea culpa plus clair que celui esquissé début décembre. «Je dois bien reconnaître ce soir que la dissolution a apporté pour le moment davantage de divisions à l'Assemblée que de solutions pour les Français», a-t-il affirmé.

«La lucidité et l'humilité commandent de reconnaître qu'à cette heure, cette décision a produit plus d'instabilité que de sérénité. Et j'en prends toute ma part»
Emmanuel Macron

Bien que fracturée, l'Assemblée actuelle représente selon lui «le pays dans sa diversité et donc aussi dans ses divisions», et est «pleinement légitime».

«Il ne suffit pas de reconnaître sa responsabilité, il faut en tirer toutes les conclusions politiques : partir», a riposté dans la foulée le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, tandis que la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a raillé ce «président arrogant et autoritaire» qu'elle veut «réussir à faire partir».

2025, année «du ressaisissement collectif»

Malgré tout, le président appelle les forces politiques à faire de 2025 l'année «du ressaisissement collectif» afin de permettre «la stabilité» et «les bons compromis». «Car nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre. L'année 2025 doit être une année d'action», exhorte le chef de l'Etat à l'adresse du gouvernement tout juste formé de son allié François Bayrou, le quatrième Premier ministre de l'année, auquel il adresse aussi ses «voeux».

Même s'il ne peut plus donner le «la» des politiques publiques, Emmanuel Macron montre qu'il n'entend pas laisser le gouvernement écorner son bilan.

Il a ainsi promis de «veiller» à ce que la France «continue d'être attractive», «travaille et innove plus», continue de créer des emplois et «assure sa croissance en tenant ses finances». Et ce, alors que le pays entame 2025 sans budget voté malgré des déficits alarmants.

«Réveil européen»

Alors que l'international et l'Europe restent les prérogatives présidentielles, Emmanuel Macron a aussi exhorté les Européens à «en finir avec la naïveté» en matière de commerce ou d'agriculture.

«Dire non aux lois du commerce dictées par d'autres et que nous sommes les seuls à encore respecter. Dire non à tout ce qui nous fait dépendre des autres sans contrepartie et sans préparer notre avenir», a-t-il plaidé. «À l'inverse, il nous faut le réveil européen, un réveil scientifique, intellectuel, technologique, industriel, un réveil agricole, énergétique et écologique», a-t-il ajouté.

Avec ces voeux, Emmanuel Macron espère se poser en surplomb, et éloigner la petite musique de certains de ses opposants qui jugent inéluctable sa démission avant la fin de son mandat, en 2027. (sda/ats/afp)

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