Cette célèbre eau en bouteille est-elle dangereuse?
Contacté par l'agence AWP, Nestlé Waters a fait savoir que «la production reprend progressivement» sur le site de Vergèze dans le Gard, où sont produites les fameuses bouteilles vertes Perrier, déjà éclaboussées par un scandale de filtres illégaux.
A assuré la filiale.
Alors que la radio publique France Info indique «un épisode de pollution du Vistre, la rivière qui borde l'usine», avec «concentrations en nitrates dépassant les seuils autorisés», Nestlé Waters de son côté déclare que «les analyses réalisées confirment qu'il n'y a eu aucune pollution de la rivière voisine par les eaux relâchées.»
De son côté, la préfecture du Gard a indiqué à l'AFP qu'à la suite d'«une inspection de la Dreal», direction régionale de l'environnement notamment début décembre, «nous avons adressé une mise en demeure, arrivée le 10 décembre, laissant 8 jours à Perrier pour se mettre en conformité». «En attendant cette mise en conformité de leur station d'épuration interne, toutes les lignes sont arrêtées», a-t-elle ajouté.
Palettes bloquées
Cet épisode intervient après que, début décembre, France Info révélait qu'environ quatre millions de bouteilles étaient bloquées par les autorités sanitaires après des analyses non conformes sur le site de Vergèze.
L'Agence régionale de Santé (ARS) d'Occitanie confirmait le 3 décembre que près de 2500 palettes de bouteilles de Perrier étaient «bloquées» après la détection «d'écarts bactériologiques» sur le site de production. Nestlé Waters écartait alors «une quelconque contamination» et assurait que l'eau pétillante pouvait «être bue en toute sécurité».
L'usine Perrier, qui emploie un millier de personnes, est sous le feu des projecteurs depuis la révélation l'an passé de l'utilisation de traitements interdits pour ses eaux minérales naturelles, qui, pour conserver cette caractéristique, doivent être «microbiologiquement saines».
«Contrôle sanitaire renforcé»
Nestlé Waters attend désormais l'avis du préfet du Gard sur le maintien ou non de cette qualification. En début de semaine, le journal français Le Monde révélait que l'ARS Occitanie avait remis un rapport au représentant de l'Etat dans lequel elle proposait d'accéder à la demande d'autorisation d'exploitation déposée par Nestlé, tout en préconisant «un contrôle sanitaire renforcé».
Mercredi dernier dans le quotidien régional Midi Libre, Olivier Alméras, syndicaliste de la CGT sur le site, soulignait que «cela confirme que notre eau minérale naturelle ne présente aucun risque de contamination. Nous sommes donc optimistes». Le responsable du syndicat «attend désormais la décision du préfet qui serait 'un soulagement' pour le millier de salariés».
De son côté, Nesté Waters avise vendredi l'agence AWP qu'«il ne nous appartient pas de commenter ni l'instruction de notre demande de révision d'autorisation actuellement en cours par les services de l'ARS et de la Préfecture du Gard, ni le rapport des hydrogéologues agréés. Nous avons soumis dans ce cadre un dossier de révision d'autorisation robuste, fruit d'un travail rigoureux de toutes nos équipes ces derniers mois, sous le contrôle des autorités», a complété la filiale du géant veveysan. (sda/awp/ats)
