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Meutre de Louise: l'«excuse» du tueur présumé ne passe pas

Meutre de Louise: l'«excuse» du tueur présumé ne passe pas
Owen L, le tueur présumé de Louise. image: capture d'écran

L'«excuse» du tueur présumé de la petite Louise ne passe pas

Owen L., le meurtrier présumé de Louise en France, était «accro» aux jeux vidéo. Il a même cité Fortnite au moment d'expliquer son geste. De quoi relancer les polémiques quant à leur rôle supposément néfaste sur les esprits fragiles.
13.02.2025, 16:5614.02.2025, 06:43

Un jeune homme de 23 ans, issu d’un milieu plutôt aisé, père banquier, mère DRH, passionné de foot, connu pour des affaires de vol et de violences, accro aux jeux vidéo. Tel est, en très ramassé, le portrait du meurtrier présumé de la petite Louise, une collégienne de 11 ans retrouvée le corps lardé de coups de couteau le week-end dernier dans un bois proche de chez elle, à Epinay-sur-Orge, dans l’Essonne.

L'influence des jeux vidéo?

Confondu par son ADN prélevé sur les mains de la victime, Owen L. a avoué être l’auteur des faits. Les explications qu’il a fournies aux enquêteurs ne manqueront pas de relancer les polémiques sur la nocivité des jeux vidéo violents, comme l’affirment certains.

Ce 7 février, alors qu’il jouait à Fortnite, il se serait mis très en colère après avoir perdu une partie en ligne. Il aurait cherché à évacuer sa frustration. Sortant de chez lui, un opinel dans sa doudoune noire, capuche par-dessus une casquette, il a suivi Louise qui rentrait du collège, comme l’ont indiqué les caméras de surveillance. Il aurait cherché à la racketter. Elle se serait débattue. Il l’aurait alors frappée d’une dizaine de coups de couteau.

Les jeux vidéo ont de nombreux pratiquants et défenseurs. Ils détestent les accusations portées contre ce loisir, qui est aussi un sport, avec son championnat du monde. En 2012, la nageuse Laure Manaudou s’était pris un flot de haine en ligne après qu’elle avait mis en cause les «jeux vidéo» dans la tuerie perpétrée par Mohamed Merah dans une école juive à Toulouse.

«Supprimez ces jeux vidéo à la c... Et ça ira déjà mieux! Oui, je fais référence à Toulouse... Non seulement y a des fous, mais en plus qu'ils s'en prennent à des Juifs c'est vraiment honteux.»

Sa relation de cause à effet reposait sur une supposition. A l’époque, il y avait débat – ou pas – sur l'impact supposément délétère des jeux les plus violents sur des esprits fragiles.

Ne pas se cacher derrière les jeux vidéo

Aujourd’hui, il s’agit moins d’épargner les jeux vidéo que de fustiger ceux qui seraient tentés d’en faire une circonstance atténuante dans le meurtre de Louise. Dans un éditorial, la radio RTL fustige par avance la «culture de l’excuse».

«La faute du meurtre de Louise incomberait aux jeux vidéo (…). Pourquoi ne pas aussi revisiter toute l’histoire criminelle en accusant les jeux vidéo pendant qu’on y est!»
La radio RTL

Récupération politique et fausse dénonciation

Comme dans chaque mort violente de mineur en France, la récupération politique a précédé la connaissance – encore partielle – des faits. Avant l’arrestation d’Owen L., les enquêteurs avait interpelé un autre suspect, sans révéler son identité – il sera mis hors de cause. Le média Frontières, qui ne cache pas ses sympathies pour l’extrême droite, pensait alors tenir le coupable. Le lendemain du drame, sur X, il dévoilait son nom en toutes lettres, à consonance arabe. L’extrême droite avait son tueur «arabe».

Vrai que, dans ce type meurtre, ou lorsqu’une tuerie de masse a lieu, la droite identitaire et la gauche radicale espèrent chacune de son côté que le ou les auteurs des faits soient d’un camp, d’une ethnie ou d’une religion qui leur permettra d’alimenter leur propagande.

Il se donnait des airs de «racaille»

Là, c’est un «Blanc», dont apprend qu’il avait déjà attaqué sa petite sœur. Elle avait eu tellement peur de mourir sous ses coups, qu’elle avait déposé une main courante.

Il se donnait des airs de «racaille», écrit Le Figaro, qui a recueilli des témoignages de proches – les familles de Louise et Owen L. vivaient à 400 mètres de distance. «C’était un branleur un peu pénible, mais comme on en a pas mal», résume un professeur du collège.

Mohammed le décrit comme quelqu’un d’«influençable»:

«C’est un mouton, un mec qui suit les gens»

«On le voyait à son style vestimentaire: toujours à sortir le dernier joggo (réd: jogging), à faire la caillera». Sur une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, Owen se filme en train de faire des doigts d’honneur. «Quand j’ai rien eu alors que 3 poukav (réd: traîtres) ont voulu me la mettre», peut-on lire en légende.

Du côté du club de foot d’Epinay-sur-Orge, où il a joué, on décrit un gamin «discret», «pas trop dans la communication» qui faisait partie d’un «groupe d’amis chahuteurs», rapporte Le Figaro.

L’une de ses connaissances raconte:

«C’était en 2022. On s’est croisés dans les transports, il a commencé à m’accuser d’avoir couché avec sa sœur. Il était agressif. Il a commencé à me frapper, j’ai répondu. Il n’était pas très fort, il a vite été KO. Je l’ai filmé, juste pour garder une trace, puis je suis parti.»
Dans Le Figaro

Ces témoignages décrivent un jeune homme manifestement mal dans sa peau. Une responsable d’une entreprise d’espaces verts – l’activité à laquelle il se destinait peut-être – a raconté à une télévision qu’il se rendait au travail toujours tiré à quatre épingles plutôt qu'en habit de travail, se plaignant lorsqu’une épine accrochait le tissu de ses joggings tout neufs.

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Video: watson
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