Le nombre de victimes enregistrées a augmenté de 10% entre 2022 et 2023, selon l'étude annuelle du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), qui inscrit cette hausse continue dans le «contexte de libération de la parole et d'amélioration des conditions d'accueil des victimes».
Comme les années précédentes, la très grande majorité des victimes sont des femmes (85%) alors que les mis en cause sont le plus souvent des hommes (86%) et de nationalité française (83%), relève le SSMSI.
Ce doublement depuis 2016 «montre que les femmes continuent d'être de plus en plus nombreuses à sauter le pas de porter plainte et c'est une excellente nouvelle», estime la présidente de la Fondation des Femmes Anne-Cécile Mailfert.
Elle évoque notamment les risques de représailles du conjoint ou de l'ex-conjoint.
Selon le ministère de l'Intérieur, les deux tiers des violences conjugales (64%) consistent en des violences physiques. Près de 32% des victimes ont subi des violences verbales ou psychologiques, dont
Pour 2% des victimes de harcèlement moral, les faits ont mené au suicide ou à une tentative de suicide, précise le SSMSI. Au total, 115 homicides conjugaux et 437 tentatives d'homicides ont été commis en 2023.
Comme en 2022, le Pas-de-Calais, la Réunion, le Nord, la Somme et la Seine-Saint-Denis «figurent parmi les départements qui affichent les plus forts taux de victimes enregistrées pour 1000 habitantes» âgées de 15 à 64 ans, selon le ministère.
Ces données ne sont pas représentatives du phénomène des violences conjugales dans son entier, les victimes enregistrées par les services de sécurité ne représentant qu'une partie des personnes ayant subi ce type de violence chaque année, «ces faits pouvant n'être jamais signalés ou l'être plus tardivement», relève le SSMSI.
Selon l'enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS), seules 14% des victimes ont ainsi porté plainte auprès des services de sécurité pour les faits qu'elles ont subis en 2022.
«Bien sûr, les choses ont évolué depuis le Grenelle de 2019, évidemment que les forces de police améliorent leur pratique» mais l'heure n'est pas à crier cocorico, il faut redoubler d'efforts", estime Mine Günbay, directrice générale de la Fédération nationale Solidarité Femmes.
(ats)