Dans un rapport publié ce mercredi, une femme accuse Henri Grouès, plus connu sous le nom de l'Abbé Pierre, d'agression sexuelle. Sept autres témoignent de comportements pouvant s'apparenter à des agressions sexuelles ou à du harcèlement sexuel, informent Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre dans un communiqué commun révélé également par le quotidien La Croix. Les faits auraient été commis entre la fin des années 1970 et 2005.
Et de déclarer:
L'une des femmes était mineure au moment des premiers faits.
Parmi les faits remontés, des comportements inadaptés d'ordre personnel, une proposition sexuelle, des propos répétés à connotation sexuelle, des tentatives de contacts physiques non sollicités, des contacts non sollicités sur les seins.
Une des femmes rapporte ainsi que l'Abbé Pierre s'est mis à lui tripoter le sein gauche alors qu'elle se trouvait au pied de l'escalier, un endroit de type sas. Quelques années plus tard, elle raconte une autre scène dans un bureau:
12 personnes ont été entendues dans le cadre de l'enquête menée par Egaé, un cabinet d'expert de la prévention des violences. Certaines n'ont pas été la cible de comportements du prêtre. Les experts ont également eu accès à deux témoignages adressés fin juin 2024 à une personne d'Emmaüs International.
Au total, le cabinet dit avoir été destinataire de témoignages de sept personnes faisant état de violences subies par des femmes de la part de l'Abbé Pierre sur une période allant de la fin des années 1970 à l'année 2005.
De cette série d'entretiens ressort «une forme de sidération lors des faits», écrit l'autrice du rapport Caroline de Haas, qui pointe une «forme d'emprise alimentée par la différence d'âge, le statut de l'Abbé Pierre et une forme d'idolâtrie, ou la situation de subordination entre lui et les personnes».
A la suite de ces premiers récits, un dispositif de recueil de témoignages et d'accompagnement, «strictement confidentiel, s'adressant aux personnes ayant été victime ou témoin de comportements inacceptables de la part de l'abbé Pierre», a été mis en place, selon les trois associations.
Selon une source interne à Emmaüs, aucun signalement à la justice n'a été fait à ce stade.
A la suite de ces révélations, la Conférence des évêques de France (CEF) a exprimé sa «douleur» et sa «honte».
L'Abbé Pierre «a eu, dans notre pays et dans le monde, un impact remarquable, il a éveillé les consciences sur la responsabilité de tous à l'égard des personnes en précarité», a-t-elle réagi. Et d'ajouter:
(ag/ats)