La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, affirme qu'il «existe des motifs raisonnables» de croire qu'Israël a commis plusieurs «actes de génocide», dans un rapport publié lundi.
La rapporteuse, mandatée par le Conseil des droits de l'Homme, mais qui ne s'exprime pas au nom de l'organisation, doit présenter son rapport mardi devant cette enceinte onusienne à Genève. Le rapport - intitulé «Anatomie d'un génocide» - conclut «qu'il existe des motifs raisonnables de croire que le seuil indiquant que des actes de génocide» ont été commis «contre les Palestiniens à Gaza a été atteint».
Dans ses conclusions, Mme Albanese liste trois actes de génocide:
Il s'agit là de trois des cinq actes de génocide qui figurent dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
La représentation israélienne auprès des Nations unies à Genève a «totalement rejeté le rapport» et affirmé dans un communiqué qu'il fait partie «d'une campagne visant à saper l'établissement même de l'Etat juif». «La guerre d'Israël est contre le Hamas, pas contre les civils palestiniens», a-t-elle ajouté.
Les Etats-Unis ont également réagi au rapport de Francesca Albanese en affirmant n'avoir «aucune raison de croire qu'Israël ait commis des actes de génocide à Gaza». «Nous réitérons notre opposition de longue date au mandat de cette rapporteuse spéciale, qui a un parti pris contre Israël», a déclaré un responsable américain à l'AFP, sous couvert de l'anonymat.
Dans son rapport, Mme Albanese affirme que «le génocide israélien contre les Palestiniens à Gaza est une étape supplémentaire dans un long processus d'effacement par les colons». La guerre entre Israël et le Hamas fait suite à l'attaque sans précédent le 7 octobre de commandos du mouvement islamiste infiltrés de la bande de Gaza dans le sud d'Israël. Depuis, Israël mène une offensive terrestre et aérienne à Gaza et plusieurs pays l'ont accusé de commettre un «génocide» des Palestiniens.
Fin janvier, la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, saisie par l'Afrique du Sud pour violation présumée de la Convention sur le génocide de 1948, a appelé Israël à «prendre toutes les mesures en son pouvoir» pour prévenir tout acte de génocide. (ats)