Comme presque tous les jours, elles étaient des milliers de personnes mercredi à se rassembler près des centres de distribution dans le sud et le centre de la bande de Gaza pour tenter d'obtenir de l'aide alimentaire, selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
L'hôpital al-Quds, géré par le Croissant-Rouge palestinien et situé à l'ouest de la ville de Gaza (nord), a indiqué de son côté avoir accueilli «14 personnes blessées par les tirs de l'occupant (Israël)» alors qu'elles «tentaient d'obtenir de l'aide alimentaire près du Carrefour des martyrs, au sud de la ville de Gaza».
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle «se renseignait». Les restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas, et les difficultés d'accès à plusieurs zones empêchent l'AFP de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.
Les opérations militaires d'Israël ont fait au moins 60 034 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Israël a annoncé dimanche une pause limitée des combats à des fins humanitaires, la malnutrition dans la bande de Gaza atteignant des «niveaux alarmants» selon l'ONU.
Le Cogat, un organisme du ministère israélien de la Défense, a indiqué que plus de 200 camions d'aide ont été distribués mardi à Gaza par l'ONU et des organisations internationales. Par ailleurs, 52 palettes d'aide ont été larguées en coopération avec les Emirats arabes unis et la Jordanie, selon ce même organisme israélien qui coordonne l'aide humanitaire à Gaza.
Le gouvernement du Hamas à Gaza a fait état mercredi de l'entrée la veille de «109 camions d'aide humanitaire, qui ont été pour la plupart pillés et volés en raison du chaos sécuritaire créé par l'occupation (Israël)». Stratégie délibérée d'Israël, dit le Hamas. Lequel a une nouvelle fois accusé Israël de «faire échouer la distribution de l'aide et d'en priver les civils, dans le cadre d'une stratégie visant à semer le chaos et à affamer la population».
La Belgique, de son côté, participera à une opération internationale de largage d'aide humanitaire sur la bande de Gaza coordonnée par la Jordanie, ont annoncé mercredi les ministres belges de la Défense. Pour venir en aide aux Palestiniens de Gaza, cette option d'une contribution à l'opération aérienne jordanienne a été choisie faute d'avoir reçu l'autorisation d'Israël «de pouvoir faire entrer des camions ni de survoler l'espace aérien au-dessus de Gaza», précisent les ministres dans un communiqué.
Un avion A400M de la Défense belge doit décoller prochainement vers Amman avec une cargaison de matériel médical et de denrées alimentaires pour un montant total de quelque 600 000 euros, précise un communiqué cosigné par les deux ministres. L'avion sera prêt à participer aux opérations de largage sous la coordination des Jordaniens.
Mais la date exacte et les modalités ne sont pas encore connues, sachant que les largages, dans cette opération à laquelle participent plusieurs pays, concerneront d'abord les stocks d'aide déjà présents en Jordanie.
Selon lui l'accès terrestre, «pour des raisons de sécurité, d'efficacité et de capacité, reste la priorité absolue pour acheminer les milliers de tonnes de vivres qui sont bloquées à la frontière».
Pendant ce temps, la Suisse a renouvelé «son soutien à une solution à deux États», à l’occasion de la conférence de l’ONU sur le Proche-Orient à New York. Elle appelle la communauté internationale «à intensifier les démarches diplomatiques pour relancer un processus de paix durable».
La Suisse est «horrifiée» par les souffrances endurées par les habitants de la bande de Gaza, écrit le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE). «La situation actuelle est insupportable et nous devons agir de toute urgence», déclare Monika Schmutz Kirgöz, cheffe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) du DFAE, dans ce communiqué diffusé mercredi.
En réponse à l’effondrement des services de base dans l’ensemble de la bande de Gaza et face au pire scénario, celui de la famine, qui s’y déroule actuellement, la Suisse «soutient plusieurs organisations partenaires» qui apportent une aide à la population de Gaza. Elle a «rappelé la nécessité que toutes les parties respectent strictement le droit international, y compris le droit international humanitaire, ainsi que la Charte de l'ONU et les résolutions de l'ONU», est-il aussi dit dans le communiqué.
Du point de vue du DFAE, il est «important de rétablir une perspective politique et d’adopter sans tarder des mesures diplomatiques visant à concrétiser la solution à deux Etats, qui prévoit la coexistence pacifique d’Israël et de la Palestine au sein de frontières sûres et reconnues».
La Suisse est convaincue que cette solution est la seule à même de garantir paix, sécurité et dignité aux populations israélienne et palestinienne. Contrairement à d'autres Etats européens, la Suisse n'est pas pour autant prête à reconnaître un Etat palestinien à ce stade. (mbr/ats)