Le chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), le Suisse Philippe Lazzarini, veut une commission d'enquête sur les violations des bâtiments de l'ONU à Gaza. Elle devra répondre aux accusations israéliennes sur un tunnel du Hamas sous son agence, dit-il.
Après la guerre, il faut une commission d'enquête sur «toutes les situations où il y a eu des violations flagrantes» des sites de l'ONU, a affirmé mardi à la presse à Genève le Neuchâtelois qui avait dit lundi qu'il ne démissionnerait pas de son mandat. Ces derniers jours, il a expliqué que l'UNRWA n'était plus présente dans son siège de Gaza depuis des mois, alors qu'Israël accuse l'agence onusienne de savoir que le Hamas utilisait un tunnel relié à ce bâtiment.
A plus court terme, Philippe Lazzarini a affirmé que l'investigation indépendante sur les 12 membres du personnel de l'UNRWA renvoyés démarrerait mercredi. Ceux-ci avaient été accusés par Israël d'avoir participé aux massacres du 7 octobre dernier. L'investigation doit durer deux mois, a précisé le commissaire général de l'UNRWA.
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Devant les ambassadeurs des Etats membres de l'ONU à Genève, il a appelé à collaborer avec le comité d'investigation lancé par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Israël a estimé que le mandat de l'investigation sur l'agence onusienne était «trop large» pour empêcher l'emploi à l'avenir de «terroristes» à l'ONU.
Dans une nouvelle saillie contre l'UNRWA, l'ambassadrice d'Israël à l'ONU à Genève, Meirav Eilon Shahar, a accusé des employés de cette entité d'être associés à des «activités terroristes» depuis «des années». L'ONU a «délibérément ignoré des données» sur la présence de membres du Hamas dans son système, a-t-elle affirmé, reprochant des mensonges à cette agence onusienne.
Après les accusations des dernières semaines, près d'une vingtaine de pays ont suspendu leur soutien financier à l'UNRWA. Celle-ci devrait manquer de dizaines de millions de francs dans un mois déjà. La Suisse n'a pas encore payé son assistance de 20 millions à l'agence onusienne cette année, une discussion était prévue fin mars au Parlement qui devrait entendre le Neuchâtelois qui appelle lui à nouveau à une solution politique.
Mardi, Philippe Lazzarini a à nouveau averti sur les conséquences, dénonçant une approche «à court terme». Les «effets réels» seront observés pendant la période qui suivra les violences et au moment où un «paquet solide» sera prêt pour l'avenir du territoire palestinien.
Le commissaire général affirme qu'aucune autre institution administrative n'est présente à Gaza actuellement. A l'ONU, aucune entité, en dehors de l'UNRWA, n'a reçu le mandat de prendre en charge des millions de réfugiés palestiniens dans toute la région, dont des centaines de milliers d'enfants, selon lui, redoutant un «désastre» en cas de démantèlement.
Actuellement, le Neuchâtelois est surtout inquiet de la situation à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Israël bombarde cette partie du territoire et annonce une offensive terrestre dans une région où se trouvent déjà agglutinées plus de 1,5 million de personnes. «La question est où aller» pour ces personnes, insiste Philippe Lazzarini.
Plus de 100 000 personnes ont déjà été tuées, blessées ou enlevées dans la bande de Gaza depuis octobre. Le Neuchâtelois redoute «une augmentation significative» si l'armée israélienne entre au sol dans le sud du territoire.
(sda/ats)
