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«Papa est mort»: on vu le film du massacre du 7 octobre

«Il y a une telle jouissance à tuer»: on vu le film sur les atrocités du Hamas

Watson a assisté vendredi à Genève à la projection du film du massacre perpétré le 7 octobre par le Hamas, événement déclencheur de la guerre à Gaza.
01.12.2023, 18:4702.12.2023, 16:49
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Le matin, 7h30. Le kibboutz Be’eri ressemble à un village de bungalows. Chacun sa petite terrasse, sa parcelle de verdure. Tout est calme. Pas un bruit. Les tables et chaises de jardin sont immobiles. Premières détonations. Les terroristes sont là. La boucherie commence, ponctuée d'un bout à l'autre d’incessants «Allah akbar» (Dieu est le plus grand).

«Je vous invite à regarder, à partager, à ne jamais oublier ces images»

Ce sont les mots prononcés quelques minutes plus tôt par l’ambassadrice d’Israël, Ifat Reshef. Nous sommes à Genève, au Club suisse de la presse, où le film du massacre du 7 octobre était projeté ce vendredi 1er décembre à l’initiative de l’association Suisse-Israël.

Oui, c’est Israël qui montre ces images. Qui d’autre allait le faire? Les médias étaient invités à les voir. Tous ne sont pas venus. Les élus du Grand Conseil étaient également conviés. Une infime partie d’entre eux est présente.

Monté par l’armée israélienne avec des images extraites de caméras de surveillance, de téléphones portables ou encore de GoPro appartenant aux assaillants ou aux victimes, une centaine d’heures en tout, apprend-on, le film du massacre dure 43 minutes.

On est au début. Un chien court vers un terroriste qui l’abat avec son fusil. On entendra plusieurs fois le mot «chien». Il désigne les juifs. La mort est donnée dans un mélange de froideur et d'allégresse. En treillis, ceints d’un bandeau vert au front, les hommes du Hamas sont en mission.

Ils vont d’un bungalow à l’autre

Ils vont d’un bungalow à l’autre. Tuent de loin ou de près. Un bruit mat. Celui d’un corps qui tombe. La séquence qui suit est insoutenable: un père et ses deux fils en slip, probablement surpris dans leur sommeil. Ils sortent de leur habitation, courent en tous sens, affolés, s’abritent dans un recoin. Un terroriste jette une grenade. Le père est tué, chute en avant comme une masse. Les deux enfants sortent vivants de derrière le recoin, sont emmenés, hagards, dans une cuisine. L’un crie:

«Papa est mort. Pourquoi suis-je en vie»

Un terroriste est avec eux, ouvre la porte du frigo, en sort une bouteille, boit.

Un tueur donne des coups de pelle sur le cou d’un individu à terre et peut-être déjà mort. On ne compte plus les pièces remplies de corps en sang. Dans l'une d'elles, cinq ou six personnes qui s’étaient réfugiées sous une table de bureau couverte d’une nappe sont repérées et abattues méthodiquement.

Les terroristes font des otages, certains sont en sang. Entassés à l’arrière de pick-up, ils sont emmenés à Gaza, où règne une grande ferveur parmi les habitants présents à leur arrivée. Au passage des véhicules se frayant un passage dans ce qui tient lieu de haie d'honneur, des otages reçoivent des coups de poing. Le corps de l'un d'eux, décédé, est piétiné.

Retour en Israël: des corps carbonisés, certains ont les mains attachées dans le dos; des visages défigurés, pareils à des poupées de chiffon. Dans un enregistrement vocal, un jeune homme du Hamas appelle ses parents, dit sa fierté d’avoir tué dix juifs, demande à Dieu de bénir ses mains pleines de sang. Muni d’un couteau, un terroriste décapite un soldat israélien sans vie.

Au tour des images de la rave-party. Des jeunes s’enfuient dans des voitures, sont mitraillés. D’autres courent à travers des champs de terre. Mitraillés eux aussi. Les hommes du Hamas tirent sur les nombreuses cabines de WC disposées les unes à côté des autres. Une image montre l’intérieur de l’une d’entre elles, rouge de sang. Ailleurs, sur ces visages de jeunes gens et jeunes filles encore en vie pressés les uns contre les autres, la panique.

Les terroristes sont repartis. Les sauveteurs arrivent sur les lieux du massacre, là où se tenait la rave-party. L’un d’eux répète : «Y a-t-il des signes de vie? Y a-t-il des signes de vie?» Pas de réponse.

Durant les 43 minutes qu'a duré le film du massacre, l’assistance réunie vendredi au Club de la presse aura vu 139 personnes tuées, environ 10% du total des 900 civils et 300 soldats assassinés.

Diana, 67 ans, juive «non pratiquante», est l’une des quelque 80 personnes venues voir ce document conçu pour l’histoire.

«C’est un désastre total. Il y a une telle jouissance à tuer, à défigurer, à décapiter. On devine la souffrance des suppliciés, hommes, femmes et enfants. C’est du sadisme pur»
Diana

Ce document, visionné jusqu’ici par 2500 individus répartis dans une trentaine de pays, n’est pas fait pour qu’on prenne conscience des horreurs de la guerre, car il ne s’agit pas là de guerre, mais d’un pogrom. Il est destiné à combattre l’oubli et le négationnisme. «Les nazis ont voulu effacer les traces de leurs crimes. Le Hamas les a mises en images», avait dit encore l’ambassadrice d’Israël avant la projection.

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Video: watson
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