Israël bloque depuis le 2 mars toute entrée d’aide humanitaire, affirmant vouloir faire pression sur le Hamas pour obtenir la libération des otages encore retenus.
De même, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Adhanom Ghebreyesus, s'est inquiété de l'épuisement des fournitures médicales à Gaza. Il a averti sur X que «la situation est la même pour les fournitures médicales. Elles s'épuisent», insistant sur le fait que «ce blocus doit prendre fin». «Des vies en dépendent.»
Quant au chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), le Neuchâtelois Philippe Lazzarini, il a dénoncé «une famine provoquée par l'homme et motivée par des raisons politiques» sur X.
Parallèlement, les frappes israéliennes ont tué au moins 78 Palestiniens en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les hôpitaux du territoire ont reçu 84 corps, dont six de victimes décédées à des dates antérieures, et 168 blessés. «Il y a encore des victimes piégées sous les décombres et sur les routes, que les équipes de secouristes et de la Défense civile ne peuvent pas atteindre», a averti le ministère.
Depuis la reprise de l’offensive israélienne le 18 mars, après deux mois de trêve, au moins 2062 Palestiniens ont été tués, portant à 51 439 le nombre total de morts dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.
La Défense civile palestinienne a rapporté vendredi la mort de 12 personnes, dont une femme enceinte et ses trois enfants, tués lors d’une frappe sur une tente de déplacés à Khan Younès (sud).
Ramy, un autre Palestinien s’identifiant uniquement par son prénom, a raconté avoir retrouvé son fils de trois ans mort dans leur tente incendiée par une frappe.
A Jabalia (nord), 11 corps supplémentaires ont été découverts dans une maison frappée la veille, portant à 23 le nombre de morts de ce bombardement. Deux autres corps ont été retrouvés dans un commissariat de police également visé, où 11 personnes ont péri au total, a précisé Mohammed Al-Moughair, responsable de la Défense civile palestinienne. L’armée israélienne a confirmé avoir frappé Jabalia, visant selon elle «des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique».
Face au blocage des négociations sur les otages, Israël menace désormais d’étendre son offensive. «Si les otages ne sont pas libérés, nous lancerons une offensive plus vaste», a prévenu le lieutenant général Eyal Zamir, chef d’état-major de l’armée israélienne, lors d’une visite à Gaza.
Dans ce contexte tendu, le chef du Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), le général Michael Kurilla, a rencontré le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, pour discuter du «renforcement de l’alliance stratégique» entre Washington et Tel-Aviv, selon le ministère israélien. (mbr/ats)