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Guerre contre l'Ukraine

Russie: les rebelles anti-Poutine promettent d'autres surprises

Des combattants de deux groupes armés anti-Poutine lors d'une incursion dans la région de Belgorod.
Des combattants de deux groupes armés anti-Poutine lors d'une incursion dans la région de Belgorod.Keystone

Les rebelles anti-Poutine promettent «d'autres surprises»

Les combattants de la légion «Liberté de la Russie» veulent mener de nouvelles attaques en Russie. Ils affirment disposer de centaines de soldats et préviennent: «Ce n'est qu'une question de temps avant que nous ayons assez de force pour notre assaut final».
10.07.2023, 11:52
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t-online

La légion «Liberté de la Russie» a annoncé de nouvelles actions dans la zone frontalière russe. «Il y aura d'autres surprises», a déclaré à Kiev le porte-parole de ces combattants anti-Poutine Maximilian Andronnikov, qui se fait appeler Cesar. Il y aura une troisième opération, une quatrième et une cinquième, a-t-il déclaré au journal britannique Observer.

«Nous avons des plans ambitieux. Nous voulons libérer tous nos territoires»
Maximilian Andronnikov

Il a déclaré qu'il avait apprécié la brève excursion dans sa patrie russe. Le groupe, qui serait composé de plusieurs centaines de combattants russes, avait franchi la frontière depuis l'Ukraine en mai et en juin et occupé des villages proches de la ville de Belgorod. Dix soldats russes ont été capturés après des combats, notamment au poste-frontière de Graivoron et dans la localité de Novaïa Voltchank, et deux de leurs propres combattants ont perdu la vie.

La légion «Liberté de la Russie» avait mené ces actions aux côtés d'un autre mouvement, appelé «Corps des volontaires russes». Ce dernier, qui se bat également contre Poutine, est proche de l'extrême droite. L'un de ses membres est le Moscovite Denis Kapustin, alias Nikitin, qui a grandi à Cologne et qui est considéré comme une figure centrale de la scène néonazie.

Des centaines de combattants

Dans une interview accordée à la chaîne web Nexta, Cesar a parlé de plusieurs centaines de combattants disposant de leur propre artillerie et également d'équipements de reconnaissance. Ils pourraient agir de manière autonome ou soutenir les «frères au front» ukrainiens. Les combattants auraient ainsi suivi une formation continue.

«Ce n'est qu'une question de temps avant que nous ayons assez de force pour notre assaut final»
Maximilian Andronnikov
Des combattants de «Liberté de la Russie» et des «Corps des volontaires russes» dans la région de Belgorod
Des combattants de «Liberté de la Russie» et des «Corps des volontaires russes» dans la région de Belgorod.Keystone

Le porte-parole du groupe rebelle a déclaré à l'Observer qu'il était un partisan de la monarchie constitutionnelle. Il admire Winston Churchill et Margaret Thatcher. Interrogé sur ses liens avec l'extrême droite, il a déclaré que son mouvement comptait des membres de gauche et de droite et des soutiens d'Alexeï Navalny, l'opposant de Poutine emprisonné en Russie. Son groupe se bat pour l'avenir de l'Ukraine et de la Russie, a-t-il ajouté.

Cesar a également donné son avis sur la révolte du groupe Wagner. Selon lui, les agissements d'Evguéni Prigojine, ont affaibli Poutine. Le porte-parole de la légion «Liberté de la Russie» s'est également rallié aux estimations selon lesquelles l'objectif de la révolte était de capturer le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le commandant en chef Valeri Gerassimov. Mais les services secrets russes (FSB) ont eu connaissance de ces plans et les ont fait sortir prématurément de Rostov-sur-le-Don; Prigojine a alors improvisé sa marche vers Moscou.

Le porte-parole des rebelles lui-même n'a que peu d'estime pour le chef des mercenaires:

«Je ne le respecte pas. Lui et Poutine ont les mêmes valeurs»
Maximilian Andronnikov

«Poutine est stupide et agressif»

Cesar pense néanmoins que le régime du chef du Kremlin est proche de la fin. Il est plein de fissures et instable et ne tiendra pas plus longtemps que fin 2024, prédit-il. Il a qualifié Poutine de «stupide et agressif», qui cache la vérité à son peuple, et de «paranoïaque et apeuré».

Sur Twitter, le groupe a déjà annoncé vouloir arrêter Poutine. Pour le chef du Kremlin, peu de temps après la révolte de Prigojine, un nouveau franchissement de la frontière par des partisans russes armés pourrait signifier un nouvel affaiblissement. On ne sait pas si Cesar est sérieux dans ses projets ou s'il s'agit simplement d'une menace. Il pourrait également s'agir d'une manœuvre de diversion visant à déstabiliser l'armée russe et à déplacer vers la frontière des troupes qui sont nécessaires ailleurs.

Peu après les escarmouches près de Belgorod, Moscou avait déclaré la légion «Liberté de la Russie» comme organisation «terroriste». Les activités de l'organisation ont ainsi été interdites «sur le territoire russe», ont rapporté les agences de presse nationales. Ses membres et ses soutiens risquent de lourdes peines allant jusqu'à la prison à vie.

Kiev avait démenti tout soutien au groupe, qui s'était retiré sur le territoire ukrainien après l'attaque. Des questions ont néanmoins été soulevées: des armes de l'Otan ont ainsi été montrées sur des images, notamment des fusils d'assaut belges et des véhicules blindés qui proviendraient de Pologne et des Etats-Unis. Denis Kapustin avait même laissé entendre qu'il existait des liens avec les services secrets militaires ukrainiens, ce que ces derniers ont à leur tour nié. (wan)

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

Les attaques dans la région russe de Belgorod
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Les attaques dans la région russe de Belgorod
Des membres du Corps des volontaires russes et de la Légion de la liberté de la Russie rencontrent les médias non loin de la frontière entre l'Ukraine et la Russie.
source: sda / sergey kozlov
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