Après presque deux mois, l'assaut principal de la contre-offensive ukrainienne a commencé. Au sud de la petite ville de Orikhiv, à une soixantaine de kilomètres de Zaporijia, les forces armées ukrainiennes ont lancé une attaque massive ce mercredi, selon deux représentants anonymes du ministère américain de la Défense au New York Times.
L'objectif de cette nouvelle avancée est de reprendre les grandes villes de Tokmak et Melitopol, des étapes intermédiaires sur la route de la péninsule de Crimée qui sont actuellement encore occupées par la Russie. Des officiels ukrainiens auraient informé leurs homologues américains que cette campagne durerait jusqu'à trois semaines.
De leur côté, des sources russes ont confirmé que de violents combats avaient eu lieu au nord du village de Robotyne (près de Tokmak) et qu'une attaque «massive» avait été menée contre des positions défensives russes. Un représentant du ministère de la Défense à Moscou a fait état de troupes ukrainiennes formées à l'Ouest et de chars de combat étrangers lancés dans la bataille.
Selon ce dernier, il a été question de chars Leopard allemands et de véhicules blindés de combat d'infanterie américains de type Bradley.
Les attaques des Ukrainiens ont toutefois été repoussées, a-t-on appris auprès du ministère russe de la Défense. Trente véhicules blindés auraient été détruits et 100 soldats ukrainiens tués. Ces informations n'ont pas pu être confirmées de manière indépendante et Kiev dément ces chiffres. Dans son discours nocturne à la nation, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a parlé de «très bons résultats sur le front» et a promis «plus de détails» à une date ultérieure.
Dans le New York Times, un conseiller de haut rang du président Biden a qualifié cette nouvelle attaque de «grand test» pour l'Ukraine. Depuis des semaines, Washington observe avec une inquiétude croissante le fait que la contre-attaque ukrainienne ne semble pas progresser. Lors d'une conférence de presse, un porte-parole de Biden a, toutefois, nié une éventuelle perte de patience de Washington et a fait référence aux gains de terrain en Ukraine.
«C'est un combat difficile», a concédé le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin lors d'une conférence de presse en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le Washington Post, quant à lui, a cité une source du Pentagone en ces termes: il est encore trop tôt pour qualifier l'attaque des Ukrainiens de «grand pas».
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci