Trump et l'UE prennent d'«énormes» sanctions contre Moscou
Donald Trump a laissé éclater son exaspération mercredi face à la Russie de Vladimir Poutine, que Washington estime être «ni franc, ni honnête». Trump a annoncé un renforcement majeur des sanctions contre Moscou pour sa guerre en Ukraine, en parallèle avec l'Union européenne.
«Ce sont des sanctions énormes (...). Et nous espérons qu'elles ne dureront pas trop longtemps. Nous espérons qu'un terme sera mis à la guerre», a affirmé le président américain en recevant le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche. Lui qui s'est refusé pendant de longs mois à décider de ces sanctions a estimé que ses conversations avec le président russe n'allaient «nulle part», au lendemain du report sine die d'une rencontre entre eux.
Peu avant, le ministre américain des Finances Scott Bessent avait annoncé, dans un communiqué, des sanctions contre les «deux plus importantes compagnies pétrolières qui financent la machine de guerre du Kremlin» et ce, «face au refus du président Poutine d'arrêter cette guerre insensée». «Le président Poutine n'a été ni franc, ni honnête à la table des négociations, comme nous l'aurions espéré», a-t-il aussi déclaré à la chaîne Fox Business.
Ecole maternelle bombardée
L'Union européenne a elle annoncé mercredi avoir trouvé un accord pour durcir ses sanctions sur les hydrocarbures russes et tarir les ressources du Kremlin. Ces annonces interviennent après une nouvelle nuit d'attaques russes dans toute l'Ukraine, avec plus de 400 drones et une trentaine de missiles, qui ont fait au moins six morts.
L'attaque par des drones d'une école maternelle à Kharkiv, grande ville du nord-est, a particulièrement suscité l'émotion, avec ses images de secouristes, parents, ou enseignants, portant de jeunes enfants dans des rues dévastées. Cette attaque a fait au moins un mort et dix blessés, selon le maire Igor Terekhov.
Les nouvelles sanctions américaines, qui visent les groupes pétroliers russes Rosneft et Lukoil, qui sont la conséquence selon Washington de «l'absence de volonté sérieuse de la Russie de s'engager dans un processus de paix afin de mettre fin à la guerre en Ukraine». Le Trésor américain a dit être «prêt à aller plus loin si cela s'avérait nécessaire».
Les sanctions européennes, dont l'adoption formelle est prévue jeudi, prévoient notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.
Apporter une «paix durable»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu jeudi au sommet des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, au cours duquel les pays membres doivent formaliser leur accord sur un soutien financier pérenne à l'Ukraine, puis à Londres où se tient vendredi une réunion de la «coalition des volontaires». Dans une nouvelle volte-face et à la suite d'un long appel avec Vladimir Poutine, Donald Trump avait annoncé qu'il allait très prochainement rencontrer son homologue russe à Budapest, semant la stupeur dans les chancelleries européennes et à Kiev.
Mais cette perspective a fait long feu dès les entretiens préliminaires entre chefs de la diplomatie, et Donald Trump a finalement déclaré mardi ne pas vouloir de discussions «pour rien» avec son homologue russe. Malgré cela, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a assuré mercredi que les préparatifs d'une rencontre «se poursuivaient».
Le secrétaire général de l'Otan a lui relativisé mercredi l'existence de tensions entre Trump et Zelensky, assurant que le président américain restait le seul à même d'apporter une «paix durable» en Ukraine, malgré le fait qu'il refuse de livrer des missiles Tomahawk à Kiev. Trump a réitéré ce refus mercredi, arguant de la complexité liée à leur emploi.
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S'exprimant devant la presse, Rutte a néanmoins estimé que cette pression collective accrue sur Moscou était à même de «changer les calculs» de Vladimir Poutine et de «l'amener à la table des négociations» en vue d'un cessez-le-feu. «J'en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd'hui ni demain, mais nous y arriverons», a-t-il dit. (jzs/ats)