La Russie a affirmé tôt mercredi avoir détruit en mer Noire quatre vedettes rapides qui transportaient au total jusqu'à 50 membres des forces spéciales de Kiev. Cela a, selon les autorités russes, conduit à une multitude d'attaques nocturnes de drones contre son territoire.
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Dans la nuit, la défense aérienne s'est également attelée à repousser «des attaques de drones ennemis (venant) de la mer» au niveau de la baie de Sébastopol, quartier général de la flotte russe en mer Noire établie en Crimée, a informé le gouverneur russe Mikhaïl Razvojaïev, avant d'expliquer que la situation était «sous contrôle».
«Les forces (de prévention contre les sabotages sous-marins) ont fini leur travail dans la zone maritime. Pour le moment, il n'y a pas d'informations précises concernant le nombre et le type des cibles détruites», a ajouté l'élu.
L'Ukraine s'était félicitée jeudi d'avoir mené une rare opération commando dans la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014, et d'y avoir hissé le drapeau national, un succès symbolique dans ce bastion considéré comme imprenable.
Des unités des forces spéciales ukrainiennes étaient venues depuis la mer, débarquant dans l'ouest de la Crimée, avant de repartir «sans pertes» selon le renseignement militaire ukrainien. Le 22 août, la Russie avait par ailleurs affirmé avoir «détruit» une vedette transportant des soldats ukrainiens près de l'île des Serpents, en mer Noire, après avoir revendiqué le même jour celle d'un navire de reconnaissance.
Selon le Kremlin, Kiev a dirigé durant la nuit une multitude de drones contre le territoire russe jusqu'à Pskov, aux environs de la frontière estonienne, où un aéroport a été visé, à quelque 830 km de la capitale ukrainienne. «Une attaque de drone a été repoussée à l'aéroport de Pskov, Dieu merci, (il n'y a) pas de victimes», a affirmé le gouverneur régional Mikhaïl Vedernikov.
Il avait annoncé plus tôt que le ministère de la Défense s'attelait à «repousser une attaque de drone» à cet endroit, accompagnant son message d'une vidéo où l'on pouvait voir un vaste incendie et entendre des explosions et le hurlement des sirènes:
Selon l'agence de presse officielle TASS, citant les services de secours, quatre avions-cargos lourds Il-76 ont été endommagés. L'agence RIA Novosti a, elle, fait état de deux engins ayant pris feu sur les lieux, s'appuyant sur des informations du ministère des Situations d'urgence.
Tous les vols de l'aéroport de Pskov de mercredi ont été annulés en attendant l'évaluation des dégâts éventuels subis par la piste, a indiqué le haut responsable régional:
Cette région avait déjà été attaquée par des drones fin mai. L'armée russe avait dit le 19 août avoir déjoué une attaque de drone ukrainien contre un aérodrome militaire de la région de Novgorod (nord-ouest), éloigné lui aussi de la frontière ukrainienne.
Dans le reste du territoire russe, d'autres drones ukrainiens ont été abattus selon Moscou au cours de la nuit, parvenant notamment à atteindre la région de la capitale.
Un drone a ainsi été abattu dans le district de Ruzsky de la région moscovite, selon le ministère de la Défense. Une attaque qui n'a fait ni dégâts ni blessés, selon le maire de Moscou Sergueï Sobianine sur Telegram. Les régions de Kalouga et de Riazan, limitrophes de celle-ci, ont été respectivement visées par un et deux drones, a ajouté la Défense russe.
Tôt mercredi, le trafic aérien a été suspendu dans les aéroports internationaux Domodedovo, Vnoukovo et Cheremetievo de Moscou, selon l'agence, qui a rapporté par la suite la réouverture de Cheremetievo. Moscou a par ailleurs dit avoir abattu trois drones dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine. Cette attaque n'a pas non plus fait de victimes, selon le gouverneur Alexandre Bogomaz, qui s'est exprimé sur Telegram.
Dans la région d'Orel (ouest), la Défense russe a dit avoir aussi abattu un appareil - le gouverneur en a, lui, mentionné deux. Les attaques de drones contre le territoire russe et la péninsule de Crimée annexée sont devenues quasi-quotidiennes ces dernières semaines, prenant notamment pour cible la capitale russe, sur fond d'une contre-offensive de Kiev entamée début juin.
Mardi, la Russie avait affirmé avoir déjoué des attaques nocturnes de drones dans les régions de Toula et Belgorod (ouest). Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'était félicité fin juillet que «la guerre arrive sur le territoire de la Russie». (ats/jch)