Les images de voitures dont les occupants sont abattus sur le bord de la route ne sont que trop familières aux Ukrainiens. Ce n'est donc pas étonnant que Kiev ait été l'une des premières capitales à exprimer ses condoléances au peuple israélien lors de l'attaque du Hamas.
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En tant que Juif, le président Zelensky a une relation particulière avec Israël, mais la solidarité de l'Ukraine avec les victimes de l'attaque du Hamas se fonde également sur sa propre expérience. Pour rappel, au début de la guerre contre l'Ukraine, les soldats russes ont assassiné des civils qui fuyaient la capitale dans leurs voitures. Volodymyr Zelensky appelle donc les Etats démocratiques à s'engager davantage contre toute forme de terrorisme.
Avant même la nouvelle vague de terrorisme, l'Ukraine avait espéré une aide en armement de la part d'Israël, notamment dans le domaine de la défense antiaérienne et antimissile. Si le gouvernement israélien n'a pas répondu à cette demande, les relations relativement bonnes entre Moscou et Jérusalem se sont toutefois sensiblement refroidies. Au lieu de présenter ses condoléances à Israël après l'attaque du Hamas, le dictateur russe Vladimir Poutine a publiquement critiqué la politique américaine au Proche-Orient.
En outre, des propagandistes russes, parmi lesquels l'ancien Premier ministre Dmitri Medvedev, ont accusé des militaires ukrainiens corrompus d'avoir vendu au Hamas des armes que Kiev avait auparavant reçues de pays membres de l'Otan. Lorsque le service arabe de la chaîne publique Russia Today a demandé un commentaire à ce sujet à un porte-parole militaire israélien, celui-ci a opté pour le silence et n'a pas donné suite.
La même chaîne a interviewé Ali Baraka, un haut responsable du Hamas. Il a déclaré que la Russie sympathisait avec le Hamas, et que le Hamas avait reçu une licence de la Russie pour produire des munitions pour les fusils d'assaut Kalachnikov dans la bande de Gaza. Toutefois, le Hamas n'aurait informé Moscou de l'opération qu'après le début de l'incursion dans la zone frontalière israélienne. Toujours selon Ali Baraka, la Russie serait contente que les Etats-Unis s'impliquent désormais davantage au Proche-Orient, car cela permettrait de réduire la pression sur la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine.
En effet, les Russes ont intensifié leurs contre-attaques sur différentes parties du front, notamment dans l'est de l'Ukraine, entre autres à Bakhmout et à Avdiïvka, région encerclée sur trois côtés par les troupes russes. Parallèlement, la propagande russe ne cesse de raconter que le soutien militaire de l'Occident à l'Ukraine s'effrite, notamment en raison de la guerre en Israël.
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L'Allemagne vient toutefois de promettre à l'Ukraine un énorme paquet de soutien d'une valeur de plus d'un milliard d'euros. Les systèmes de défense antiaérienne et antimissile en sont la pièce maîtresse. Washington a également annoncé un nouveau paquet d'aide d'une valeur d'environ 200 millions de dollars.
Si le Hezbollah libanais et d'autres groupes terroristes arabes devaient également entrer en guerre au Proche-Orient, Israël aurait bien besoin du soutien occidental, et surtout américain. Seulement, les besoins militaires d'Israël et de l'Ukraine sont fondamentalement différents: Israël a surtout besoin de missiles air-sol, tandis que Volodymyr Zelensky demande pour l'instant surtout de la défense antiaérienne et des munitions d'artillerie.
L'hiver à venir accroît le risque que la Russie tente, comme l'année dernière, de détruire l'infrastructure électrique et de plonger les villes ukrainiennes dans l'obscurité et le froid. Pour éviter cela, il faut davantage de systèmes de défense antimissile modernes, mais aussi des chars antiaériens Gepard à l'ancienne, qui ont fait leurs preuves de manière remarquable en abattant les drones iraniens Shahid.
Au final, c'est même le contraire de ce qu'espère Moscou qui pourrait se produire, à savoir lorsque l'Occident se rendra compte qu'il est confronté à une guerre hybride menée par une coalition d'Etats bagarreurs. En font partie, outre la Russie, l'Iran, qui est à l'origine de la terreur du Hamas et du Hezbollah, ainsi que la Corée du Nord. Si cette prise de conscience devait s'imposer, on pourrait bien assister à une intensification des efforts d'armement occidentaux.
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder