L'Ukraine a annoncé jeudi avoir reconquis 500 km2 de gains territoriaux dans le Sud, où sa contre-offensive met les troupes russes sous pression.
Les troupes ukrainiennes sont à l'offensive sur tous les fronts depuis début septembre et ont déjà repris l'essentiel de la région de Kharkiv, dans le Nord-Est, et d'importants nœuds logistiques tels qu'Izioum, Koupiansk et Lyman. Dans ce dernier, dans l'Est, les troupes de Moscou, alors quasi encerclées, ont frôlé la catastrophe.
S'exprimant quelques heures plus tôt devant les dirigeants européens réunis en sommet, Zelensky a réclamé la poursuite l'aide militaire à Kiev afin que «les chars russes n'avancent pas sur Varsovie ou encore sur Prague»:
Signe de l'agacement du Kremlin, l'ambassadeur français à Moscou Pierre Lévy a été convoqué jeudi à cause des livraisons d'armes à l'Ukraine par Paris.
L'armée de Moscou a de son côté assuré dans son rapport quotidien avoir «repoussé l'ennemi» dans la même région de Kherson où Kiev revendique ses nouveaux succès. Selon elle, les forces ukrainiennes ont déployé quatre bataillons tactiques sur ce front, soit plusieurs centaines d'hommes, et «tenté à plusieurs reprises de percer les défenses» russes près de Doudtchany, Soukhanové, Sadok et Brouskinskoïé.
Face aux revers de l'armée russe en Ukraine et à une mobilisation chaotique en Russie qui a poussé des centaines de milliers de Russes à l'exil, le président russe Vladimir Poutine a assuré mercredi que la situation militaire se «stabilisera».
Les bombardements se sont poursuivis, notamment à Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, l'une des régions que Moscou affirme avoir annexée, où une frappe a fait trois morts et sept blessés.
Dans le centre de la ville, des journalistes de l'AFP ont vu deux sites ravagés par les bombes. Sur le premier, tout ce qui était au-dessus du rez-de-chaussée s'est écroulé, faisant craindre un bilan plus élevé. A quelques centaines de mètres de là, un cratère de plusieurs mètres de profondeur était visible devant un immeuble d'habitation, au toit soufflé, tout comme la plupart des fenêtres.
Dans la région de Donetsk (est), autre territoire annexé par Moscou, au moins 14 personnes ont été tuées et 3 blessées ces dernières 24 heures dans les zones sous contrôle de Kiev, selon la présidence ukrainienne.
Kiev a également reçu jeudi la visite du directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, qui doit aussi se rendre à Moscou prochainement.
Il est venu notamment discuter l'établissement «d'une zone de protection» autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, visée régulièrement par des tirs dont Russes et Ukrainiens se renvoient mutuellement la responsabilité.
Le patron de l'AIEA a insisté sur le fait que cette centrale, la plus grande d'Europe, reste «évidemment» ukrainienne, malgré son appropriation formelle par Moscou mercredi via un décret signé par Vladimir Poutine:
Zelensky a lui estimé que «seuls les spécialistes ukrainiens peuvent garantir qu'il n'y aura aucun incident à la centrale de Zaporijjia». (ats/jch)