Il existe un risque sérieux et imminent de génocide en Ukraine. C'est la conclusion d'un rapport, signé par plus de 30 juristes et experts du domaine. Ils accusent l'Etat russe de violer plusieurs articles de la Convention des Nations unies (Onu). Ces graves accusations sont étayées par pléthore de preuves accablantes, notamment des exemples de massacres de civils, de déportations forcées et de rhétorique anti-ukrainienne déshumanisante utilisée par de hauts responsables russes.
Le document en question, que CNN a eu en primeur, a été produit par le New lines institute for strategy and policy, un groupe de réflexion basé aux Etats-Unis, et le Raoul Wallenberg centre for human rights au Canada. Les auteurs vont envoyer des exemplaires aux parlements, gouvernements et organisations internationales du monde entier.
Azeem Ibrahim, l'un des auteurs, s'est rendu en Ukraine en mars pour collecter et relever des indices. Il explique:
Une guerre de nature génocidaire qui, toujours selon le rapport, ravive le spectre de la guerre de Serebrenica de 1995. Le rapport met le doigt sur:
Les auteurs pointent directement les dirigeants russes qui auraient orchestré les bases d'un futur génocide en niant l'existence d'une identité ukrainienne. Vladimir Poutine, et son mépris viscéral dans son discours au lancement de l'opération militaire spéciale, exprimait son attachement à la Rus' de Kiev, l'entité politique et commune des trois Etats slaves orientaux: la Biélorussie, l'Ukraine et la Russie. Pour le grand chef du Kremlin, l'Ukraine moderne a été entièrement créée par la Russie.
Les indices d'un probable génocide sont palpables dans les allocutions de Poutine. L'Ukraine n'a pas le droit d'exister en tant qu'Etat indépendant, selon le maître du Kremlin. Des paroles empreintes de haine et «déshumanisantes». Le langage employé par les hauts responsables russes - «bestial», «subordonné» et «saleté » - ainsi que leur description de l'Ukraine comme un «Etat nazi» et «menace existentielle» pour la Russie indique que la Fédération de Russie a l'intention de commettre un génocide.
Le rapport fustige aussi les forces armées russes qui perpétreraient:
Les massacres et les exécutions sommaires très documentés à Butcha, Staryi Bykiv et dans les régions de Sumy et de Tchernihiv, les attaques délibérées de la Russie contre les abris, les voies d'évacuation et les installations de soins de santé, ainsi que le ciblage et le bombardement aveugles des zones résidentielles, les viols, les sièges, les vols de céréales et les déportations forcées vers la Russie constituent: