L'Ukraine a arrêté mardi sa quête de survivants à Dnipro dans les décombres d'un immeuble résidentiel détruit par un missile russe. Il s'agit de l'un des bombardements les plus meurtriers de la guerre avec 45 morts.
Selon la présidence, quelque 1700 personnes vivaient dans l'immeuble. «236 appartements ont été endommagés. Plus de 400 personnes sont sans domicile», a ajouté M. Timochenko.
Le bilan officiel précédent faisait état de 44 morts, 20 disparus et 79 blessés. Dans l'après-midi, les secours ukrainiens avaient annoncé sur Telegram la fin à 13h00 (14h00 en Suisse) des «opérations de recherche et de sauvetage sur le site de la frappe».
Un missile avait éventré samedi l'immeuble du quai de la Victoire à Dnipro. Une section entière du bâtiment s'est effondrée, emprisonnant sous les décombres des dizaines de personnes.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a juré de traduire en justice «chaque personne coupable de ce crime de guerre».
Aux obsèques mardi d'une des victimes, Mykhaïlo Korenovsky, un entraîneur de boxe réputé dans sa communauté, des proches se recueillaient, certains en larmes, devant sa sépulture et son portrait. A proximité du cercueil, une gerbe de fleurs bleues et jaunes, couleurs du drapeau national.
Moscou a nié, comme lors d'épisodes précédents, toute implication dans le carnage. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a évoqué lundi «une tragédie» pouvant être due, selon lui, à un tir de la défense antiaérienne ukrainienne.
L'immeuble a été frappé au cours d'une nouvelle salve de bombardements massifs contre des installations énergétiques ukrainiennes - une campagne engagée par le Kremlin en octobre, après une série de revers militaires russes, afin de plonger les Ukrainiens dans le froid et le noir.
Sur le front diplomatique, les Occidentaux ont réaffirmé leur soutien à Kiev qui réclame toujours plus d'armements, notamment des chars, pour repousser encore l'armée russe des territoires qu'elle occupe.
Samedi, Londres a annoncé vouloir remettre à Kiev des blindés Challenger 2, ce qui sera la première livraison de chars occidentaux lourds à l'Ukraine.
A Davos, le chancelier allemand Olaf Scholz a fait face mardi au Forum économique mondial à une pression accrue afin d'autoriser la livraison, y compris par des pays tiers qui en sont équipés, de chars allemands Leopard 2, que Kiev réclame depuis des semaines.
Volodymyr Zelensky s'est également entretenu mardi en vidéoconférence avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier, remerciant l'Allemagne pour son soutien, selon un communiqué ukrainien qui ne fait pas mention de chars.
«Nous essayons d'organiser un soutien plus important à l'Ukraine», a déclaré le président polonais Andrzej Duda, dont le pays s'est dit prêt à livrer des chars Leopard 2:
Une nouvelle réunion sur le soutien militaire occidental à l'Ukraine est prévue vendredi sur la base américaine de Ramstein en Allemagne.
Les demandes ukrainiennes interviennent alors que l'armée russe et le groupe paramilitaire Wagner ont redoublé d'efforts dans l'Est ukrainien pour conquérir la ville de Bakhmout et ses environs, une bataille sanglante en cours depuis l'été.
Des journalistes de l'AFP ont constaté mardi que de violents combats d'artillerie étaient en cours autour de Bakhmout, ville de 70 000 habitants avant la guerre et aujourd'hui largement ravagée.
«L'ennemi concentre ses efforts principalement sur les opérations offensives à Bakhmout. L'offensive des forces d'occupation sur Avdiïvka est sans succès», a indiqué dans la soirée l'état-major ukrainien, faisant état de nombreux bombardements russes sur la région de Donetsk. (ats/jch)