Les deux anciens boxeurs professionnels ukrainiens, Vladimir et Vitali Klitschko, se trouvent à l'entrée du centre de presse du Forum économique mondial (WEF), lundi après-midi. Vitali, l'aîné et actuel le maire de Kiev, évoque les dernières attaques de la Russie contre des cibles civiles.
👉 Suivez notre direct pour avoir les dernières informations sur le WEF 👈
Ces assauts ont fait des dizaines de morts. Il parle également des soldats qui ont défendu non seulement l'Ukraine, mais aussi les valeurs de la démocratie et des droits de l'homme. Dans l'interview, il envoie un message sans équivoque pour la Suisse.
Que pensez-vous du gouvernement allemand qui ne se décide pas à livrer des chars allemands Leopard II?
Nous recevons beaucoup d'aide de l'Allemagne, et je les en remercie. Mais nous avons besoin de plus. Nous comptons sur un soutien supplémentaire.
Et que pensez-vous du gouvernement suisse qui, en invoquant la neutralité, dit ne pas pouvoir fournir d'armes?
Je souhaiterais aussi parler au gouvernement suisse: nous avons besoin d'armes de défense. Il s'agit de protéger la vie de nos concitoyens. Les attentats par drones, les attaques de missiles sur les villes ukrainiennes, c'est du terrorisme. Les images de destruction ont fait le tour du monde.
La Finlande a renoncé à la neutralité et a rejoint l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan). La Suisse ne le fait pas. Vous ne comprenez pas?
Je ne suis pas citoyen suisse, c'est l'affaire de votre population. Mais il s'agit de vies humaines et de nos valeurs communes, il faut se positionner.
Pourquoi est-il important pour vous d'être ici au WEF à Davos? Quel est votre message aux personnalités du monde politique et économique présentes ici?
J'ai pris le risque de venir ici. D'une seconde à l'autre, ma ville peut de nouveau être attaquée par la Russie. Il est important de parler à de nombreuses personnes influentes afin d'obtenir davantage de soutien. Sans soutien, nous ne pouvons pas survivre.
Il y a un an, personne ne pensait qu'une telle chose pouvait se produire, aujourd'hui c'est une réalité.
Des entreprises occidentales, qui sont également présentes ici à Davos, continuent d'opérer en Russie. Quel est votre message aux dirigeants?
Chaque dollar, chaque centime qui va à la Russie est de l'argent de sang. Car tout l'argent qui va aux Russes est investi dans la guerre. C'est pourquoi il faut arrêter de commercer avec la Russie!
Qu'espérez-vous accomplir à Davos?
Je suis ici pour expliquer notre situation et faire part de nos attentes. Une Ukraine qui gagne, c'est ce qu'il y a de mieux pour nous, pour nos amis et aussi pour nos ennemis.
Vous êtes venu à Davos il y a huit mois, comment le soutien de l'Occident a-t-il évolué depuis lors?
Nous recevons certes plus de soutien, mais pour être honnête, ce n'est pas suffisant. Pour beaucoup de gens, il est malheureusement difficile de comprendre dans quelles circonstances nous vivons, que nous perdons des Ukrainiens chaque jour dans cette guerre, que nous pouvons mourir à chaque seconde.
Traduit de l'allemand par Nicolas Varin