Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a sommé mardi responsables politiques et experts réunis à Berlin pour une conférence internationale consacrée à la reconstruction de l'Ukraine. Sa demande? 38 milliards de dollars, afin de couvrir le déficit budgétaire prévu l'an prochain.
Pour sa part, le président américain Joe Biden a prévenu que l'utilisation d'une arme nucléaire par la Russie constituerait une «erreur immensément grave», au moment où Moscou avance que l'Ukraine prépare une «bombe sale», une affirmation démentie par Kiev et les pays occidentaux.
Le Pentagone a également averti Moscou que l'usage d'une telle bombe aurait des répercussions:
S'adressant depuis Kiev, par vidéo, à des responsables politiques et des experts réunis à Berlin pour une conférence internationale consacrée à la reconstruction de l'Ukraine, le président Zelensky a exhorté les participants à «prendre une décision pour boucher le trou du déficit du budget ukrainien» de 2023:
A l'ouverture de la réunion, le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé à «commencer maintenant» cette reconstruction, estimant qu'il s'agissait de «rien de moins que de créer un nouveau plan Marshall pour le XXIe siècle».
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, également présente à cette conférence, à laquelle a aussi assisté Ignazio Cassis, a de son côté jugé «stupéfiante» l'ampleur des destructions en Ukraine:
A Londres, lors de sa première intervention à Downing Street, le nouveau premier ministre britannique Rishi Sunak a dénoncé «la guerre terrible» menée par la Russie en Ukraine, apportant son soutien à Kiev pour la gagner.
Volodymyr Zelensky s'est rapidement entretenu avec lui au téléphone et a dit espérer un «renforcement» des relations de son pays avec Londres:
La conférence à Berlin a débuté au moment même où le président allemand Frank-Walter Steinmeier arrivait à Kiev, pour sa première visite en Ukraine.
La visite du dirigeant allemand, initialement prévue à Kiev il y a une semaine, avait été annulée pour des raisons de sécurité.
En effet, depuis le 10 octobre, la capitale ukrainienne a été, pour la première fois depuis des mois, bombardée par des missiles et des drones kamikaze russes de fabrication iranienne qui y ont visé essentiellement des infrastructures énergétiques et fait une dizaine de morts.
Cette série de frappes massives des forces de Moscou sur Kiev et de nombreuses villes contre des infrastructures critiques ukrainiennes ont conduit l'opérateur national Ukrenergo à imposer des «restrictions de la consommation d'énergie dans toutes les régions» du pays.
Sur le terrain après huit mois de conflit, les combats faisaient rage, particulièrement à Bakhmout, ville de la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, que l'armée russe tente de conquérir depuis des mois.
Au moins sept civils ont été tués et trois autres blessés lundi dans cette ville, a indiqué mardi le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko sur Telegram.
Dans un quartier résidentiel de Bakhmout, des journalistes de l'AFP ont vu des taches de sang au sol à la suite de ce que des habitants ont qualifié d'attaque mortelle la veille. Les journalistes de l'AFP ont aussi vu dans la matinée d'épaisses fumées s'élever au-dessus de la ville.
Dans le sud de l'Ukraine, les autorités pro-russes de la ville de Melitopol, contrôlée par les forces de Moscou, ont annoncé qu'une voiture piégée avait explosé près des bureaux des médias locaux, blessant cinq personnes. (ats/jch)