L'Ukraine entre jeudi dans son 99e jour de guerre. Dans l'est du pays, les troupes russes ont entre-temps poursuivi leur conquête progressive de la grande ville de Severodonetsk. L'armée ukrainienne a en revanche fait état de la reconquête de 20 localités dans la région occupée de Kherson, au sud.
Le patriarche Kirill devrait, selon la volonté des autres Etats de l'Union européenne (UE), être inscrit sur la liste des personnalités visées par des sanctions en raison de son soutien à l'agression russe.
Le chef de l'Eglise, âgé de 75 ans, entretient des contacts étroits avec le président Vladimir Poutine. Dans ses sermons, il s'est toujours rangé derrière le cours de la guerre et a dernièrement affirmé que la Russie n'avait encore jamais attaqué un autre pays.
L'objectif de Bruxelles était de lancer la procédure de décision pour le sixième paquet de sanctions mercredi. Auparavant, dans la nuit de lundi à mardi, un accord avait été trouvé après une longue dispute sur l'embargo pétrolier prévu. La Hongrie a obtenu que les livraisons de pétrole par oléoduc soient exclues dans un premier temps.
Concrètement, des sanctions contre Kirill signifieraient que l'ecclésiastique ne serait plus autorisé à entrer dans l'UE. Les éventuels avoirs seraient gelés. Mais le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait déjà exprimé des réserves début mai:
L'armée ukrainienne a reconnu que les troupes russes avaient «partiellement réussi» à contrôler Severodonetsk, lors de combats dans la grande ville disputée de l'est de l'Ukraine, dans la région de Louhansk.
L'ennemi a pris le contrôle de la partie est de la ville, a annoncé l'état-major mercredi soir. L'assaut contre la grande ville se poursuit, a-t-on précisé. Les séparatistes pro-russes ont affirmé qu'ils avaient déjà pris le contrôle de plus de 70 pour cent de la ville.
Severodonetsk est le centre administratif de la partie de l'oblast de Louhansk contrôlée par l'Ukraine. Les combats autour de la ville durent depuis des semaines. Si les troupes russes s'emparaient de la ville, elles auraient le contrôle complet de la région de Louhansk. La prise des régions de Louhansk et de Donetsk est l'un des objectifs fixés par Poutine.
Selon des sources militaires, l'armée ukrainienne a repris 20 localités occupées dans la région de Kherson. Environ la moitié de la population a fui ces villages, a-t-on indiqué. Ces informations n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante. Des rapports font toutefois état depuis plusieurs jours d'avancées de l'armée ukrainienne dans le sud.
Mercredi soir, plusieurs missiles russes se sont vraisemblablement abattus sur Stryï, dans l'ouest de l'Ukraine. Selon les premières informations, cinq personnes ont été blessées.
Le chancelier Scholz avait annoncé mercredi au Bundestag la livraison à l'Ukraine du système de défense antiaérienne Iris-T du fabricant allemand Diehl. A cela s'ajoute un radar de localisation permettant de repérer les positions d'artillerie. Pour ce dernier, il devrait s'agir du système Cobra. Scholz n'a pas indiqué de date de livraison précise:
Selon des sources gouvernementales, quatre lance-roquettes multiples Mars II provenant des stocks de l'armée allemande devraient en outre être livrés d'ici fin juin. L'ambassadeur ukrainien Andrij Melnyk a salué cette annonce.
Lors de sa première intervention publique depuis environ six mois, l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel a qualifié l'attaque contre l'Ukraine de «rupture profonde»:
Elle n'a pas l'intention de faire des évaluations depuis la ligne de touche, a déclaré Merkel à Berlin. Mais l'invasion de la Russie dans le pays voisin marque une violation flagrante du droit international.
La Pologne a promis une aide supplémentaire au pays voisin lors d'une visite du premier ministre Mateusz Morawiecki à Kiev. Son pays aurait également été prié d'aider à l'exportation de céréales ukrainiennes.
Selon Kiev, il a été convenu lors des consultations d'envisager la création d'entreprises d'armement communes. Cela permettra d'élever la coopération militaire à un nouveau niveau, a déclaré le premier ministre ukrainien Denys Schmyhal.
Morawiecki et son vice-président Jaroslaw Kaczynski, le chef du parti national-conservateur Prawo i Sprawiedliwość (PiS) au pouvoir en Pologne, se sont également entretenus avec le président Volodymyr Zelensky.
Alors qu'à Bruxelles, on cherche des moyens de surmonter le veto hongrois, à Bratislava, la capitale slovaque, on parle de la situation de la sécurité en Europe de l'Est.
Parmi les orateurs les plus en vue du Globsec Forum Bratislava 2022, on compte dès le premier jour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et Zelensky, joint par vidéoconférence. (ats/jch)