Les services officiels du gouvernement israélien ont partagé sur les réseaux sociaux l'existence d'un site Internet qui documente et célèbre les massacres perpétrés par l'organisation terroriste Hamas le 7 octobre en Israël. «Des combattants de la liberté? On en est loin. Ce sont des assassins. Des terroristes. Des violeurs», écrit par exemple l'ambassade israélienne d'Allemagne sur X. Le site en question s'appelle hamas.com et serait géré par le Hamas lui-même. Une information que dément, toutefois, le journal israélien Haaretz.
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Le site web n'a que quelques jours d'existence, mais on y trouve déjà d'innombrables vidéos de violence et de torture, voire d'assassinats. S'il n'existe que depuis peu sous sa forme actuelle, son nom de domaine a été acheté par des inconnus dès 2005. Ils en auraient d'abord profité pour publier des liens vers des sites de rencontres, de la pornographie et des jeux de hasard. Ce n'est que récemment que les contenus auraient changé. Il est donc peu probable qu'il soit géré par le Hamas lui-même. Le journal soupçonne plutôt des Israéliens d'en être à l'origine pour attirer l'attention sur les massacres perpétrés par le Hamas.
Sur la page principale se trouve une calligraphie de la Shahāda – l'emblème utilisé par le Hamas sur son drapeau. En dessous, une inscription en anglais invite à «soutenir la libération de la Palestine» tout comme un slogan antisémite: «Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre», qui nie le droit à l'existence d'Israël et diabolise l'Etat juif dans son ensemble en tant que puissance occupante.
De plus, le site rassemble de nombreuses vidéos de bodycam (réd: caméra mobile que portent à la poitrine les forces d'intervention) du Hamas ainsi que des vidéos issues des médias sociaux montrant l'attaque des terroristes contre Israël. Ces derniers ont envahi l'Etat hébreu le 7 octobre, tuant 1200 personnes et maltraitant et enlevant plus de 240 civils.
Un compteur sur la page actualise en permanence le nombre de victimes appelées «sionistes» par le Hamas – un compteur à part a été prévu pour les enfants –, le nombre d'otages détenus par les terroristes, le nombre de maisons de civils israéliens brûlées et le nombre de roquettes tirées sur Israël depuis le 7 octobre. Ces chiffres coïncident en partie avec les chiffres officiels du gouvernement israélien.
Enfin, des phrases telles que «Nous avons brûlé tous les bébés juifs et les avons envoyés en enfer» ou «Jeune fille juive enlevée à Gaza après avoir été violée et battue par le Hamas» complètent le tout.
On ne sait pas exactement qui se cache derrière ce site. Selon le journal israélien Haaretz, certains Israéliens ont toutefois mis en ligne, depuis le 7 octobre, plusieurs pages sur lesquelles ils documentent les massacres de civils par les terroristes du Hamas. L'un de ces sites propose, par exemple, une carte interactive sur laquelle sont indiqués tous les lieux du massacre. Tous les Israéliens enlevés ou tués y sont indiqués par un point de couleur. Un autre site web archive les images et les vidéos de l'attaque du Hamas.
Les terroristes avaient filmé leurs actes le 7 octobre pour leur propagande avec des téléphones portables et des bodycams. Le gouvernement israélien avait partiellement publié ces images ces derniers jours, avec l'accord des familles concernées, afin de montrer au monde l'ampleur du massacre du 7 octobre. «Nous voulons que le monde comprenne ce qui s'est passé ici et pourquoi nous devons nous défendre», a déclaré au journal allemand Tageszeitung le major général israélien Mickey Edelstein.
C'est probablement dans cet esprit que le site actuel a été partagé par des comptes gouvernementaux israéliens, dont le ministère des Affaires étrangères et le compte officiel du gouvernement. Le Hamas n'a pas pris position dans un premier temps, mais sur X, les comptes arabes ont multiplié les indications selon lesquelles le site était falsifié. L'authenticité des images présentées ne fait toutefois guère de doute. Une vidéo montre par exemple l'enlèvement de l'Allemande Shani Louk, tuée par le Hamas. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Traduit et adapté par Valentine Zenker