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Qui se cache derrière les manifestations anti-Israël en Suisse

En Suisse, 300 personnes se sont rassembl
300 personnes étaient présentes à Genève pour protester contre Israël. Keystone

Un «réseau opaque» se cache derrière les manifestations contre Israël en Suisse

Les discours anti-Israël sont visibles depuis les atrocités du 7 octobre. Les manifestations pro-palestiniennes se multiplient et touchent une partie de la gauche en Suisse.
09.11.2023, 18:3909.11.2023, 19:14
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«Un réseau opaque orchestre les manifestations contre Israël», titrait la Neue Zürcher Zeitung. Les mouvements contre Israël ont pris de l'ampleur et les drapeaux palestiniens ont flotté dans le ciel suisse ces derniers jours.

Notre pays est, par ailleurs, un territoire plébiscité par une figure de la cause palestinienne, Mohammed Khatib. Comme le rappelle le quotidien zurichois, il est le coordinateur européen de Samidoun, un groupe anti-israélien considéré comme terroriste et désormais prohibé en Allemagne. Khatib est avant tout soupçonné d'appartenir à l'organisation terroriste Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), responsable de nombreux attentats terroristes en Europe.

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Récemment, une dirigeante du mouvement FPLP a été expulsée: Mariam Abou Daqqa, 72 ans, a été sommée de quitter le territoire français, ont rapporté les médias français.

Or, peu de temps après l'attaque du Hamas, Khatib était présent, fin octobre, à Genève. Pour preuve, différents groupuscules helvétiques d'extrême gauche appuient le Samidoun, tels que «Revolutionäre Aufbau Schweiz» (RAS), ainsi que «Rote Hilfe» (RH).

Le RH est géré par la RAS, et derrière ces deux organisations, une figure marquante de la scène zurichoise: la militante d’extrême gauche Andrea Stauffacher, âgée de 73 ans. L'activiste a de nombreuses fois été condamnée pour ses actes de résistance.

Andrea Stauffacher en 2011. (KEYSTONE/Karl Mathis)
Andrea Stauffacher en 2011.Image: KEYSTONE

Activités (toujours) anonymes

Outre ces deux entités, il reste difficile d'identifier les groupes qui gravitent autour de ces manifestations. Les militants agissent en secret, dans le plus grand anonymat. D'après la NZZ, les représentants des organisations qui ont appelé à une manifestation nationale pro-palestinienne à Berne le week-end dernier, n'ont pu être identifiés.

Mais les liens avec la gauche sont évidents. Le journal zurichois en profite pour remonter à la surface les liens avec le groupe BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanctions). Une organisation internationale, qui trace une ligne directe entre l'apartheid sud-africain et les actes israéliens.

Sur la page officielle du mouvement, il est marqué noir sur blanc:

«Le mouvement BDS, en Suisse et ailleurs, s'est toujours opposé fermement à toutes les formes de discrimination et de racisme, y compris l'islamophobie et l'antisémitisme»

Le BDS est clairement anti-israélien et est parfois qualifié d’antisémite, selon les dires de l'Association suisse des communautés juives, qui perçoit les méthodes du mouvement BDS avec «une teinte clairement antisémite». Le Samidoun reçoit par ailleurs le plein soutien du BDS.

Les liens de Sommaruga et Müller

Des personnalités du milieu politique suisse sont reliées au BDS. Les anciens conseillers nationaux Carlo Sommaruga et Geri Müller sont tous deux des partisans connus du groupe, militant pour la cause palestinienne. Le second nommé préside la Société Suisse-Palestine, qui propose également des liens vers Samidoun sur son site Internet, souligne la NZZ. Et Müller ne souhaite pas reconnaître le Hamas comme organisation terroriste.

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Carlo Sommaruga.Keystone

Pour rappel, la Suisse entretient officiellement des contacts avec le Hamas.

Le Conseil fédéral répondait en 2021:

«La politique de contact inclusive et de bons offices dans ce contexte est appréciée par les acteurs clés internationaux tels que les Etats-Unis et l'UE, en particulier pendant des crises. Israël est également régulièrement informé par la Suisse de ses contacts avec le Hamas.»

Une position que les organisations juives de Suisse déplorent et appellent la Confédération à considérer (et déclarer) le Hamas comme groupe terroriste.

Une autre organisation anti-israélienne basée en Suisse, «Apartheid Free Zone» (AFZ), critique les agissements du gouvernement israélien sur leur site officiel: «Nous refusons de collaborer avec le régime d’apartheid établi par le gouvernement israélien sur le peuple palestinien».

Une association liée au parti solidaritéS, avec pour figure de proue Stefanie Prezioso Batou, ancienne conseillère nationale. Elle a décrit à plusieurs reprises Israël comme un Etat d'apartheid au Parlement et son parti s'est emporté contre les autorités israéliennes, profitant de juger «méprisable» d'afficher le drapeau israélien à Brandebourg, à Berlin.

Antisionisme prégnant dans le camp de la gauche

Il n'est pas pas anodin que la gauche se montre critique envers l'attaque d'Israël en réponse à celle du Hamas. Le discours et le soutien pour les peuples opprimés ont souvent été une valeur cardinale dans cet échiquier politique.

Pour conclure, comme le rappelle la NZZ, l'attitude antisioniste de la gauche de l'après 1968, tant en Suisse qu'à l'étranger, est de plus en plus prégnante. Et spécialement depuis le déclenchement de l'état de siège de la Bande de Gaza orchestré par les troupes de Tsahal. (svp)

L'attaque du Hamas contre Israël, en images
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L'attaque du Hamas contre Israël, en images
Des habitants de la ville d'Ashkelon, dans le sud d'Israël, évacués par la police.
source: ap / tsafrir abayov
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Des rats jetés dans des McDo en Angleterre pour protester contre Israël
Video: watson
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