Elle dénonce une «propagande de guerre par la peur» en Ukraine de la part de Kiev.
Elle demande à voir les preuves du bombardement de la maternité de Marioupol, indiquant que «s’il y avait la moindre victime, à l’heure des téléphones portables, on aurait eu les images».
Elle accuse le président Volodymyr Zelensky d'utiliser les crimes de guerre russes comme prétextes pour «interrompre le processus de paix».
Ces propos ont-ils été tenus par une politicienne d'une frange radicale quelconque? Par une personnalité controversée dont les dérapages sont connus?
"Il y a une propagande de guerre par la peur": Ségolène Royal met en doute certains possibles crimes de guerre en Ukraine pic.twitter.com/C02qnhfQtr
— BFMTV (@BFMTV) September 1, 2022
Que nenni! Il s'agit des paroles de Ségolène Royal, ténor du Parti socialiste (PS) français et ancienne candidate à la présidentielle française, sur un plateau de BFM TV, jeudi soir.
La vidéo se clôt carrément sur un:
Des propos qui font échos à d'autres commentaires de la politicienne déjà publiés sur le réseau social:
Les ONG attendent aussi encore les preuves des horreurs alléguées, lieux et noms des victimes. Horreurs qui ont conduit à plus de guerre et stoppé tout processus de paix : femmes enceintes et bébés bombardés, tortures sur prisonniers, enfants victimes de viols : Où? Quand? Qui? https://t.co/NIYiUB432Y
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) August 5, 2022
Les doutes de Ségolène Royal sur les évènements en question, pourtant bien documentés, sont-ils des critiques acerbes qui virent au révisionnisme — ou des propos très maladroits mais légitimes destinés à balancer la réalité des propagandes de guerre présentes du côté russe comme ukrainien?
Parce que, ne déconnons pas: c'est quand même sacrément plus corsé du côté russe. Si le terme «propagande» peut être utilisé avec une connotation neutre comme critique, le propos dans son ensemble est confus et ne joue pas en la faveur de la politicienne socialiste.
Ce n'est pas complètement, pour autant, la première polémique du genre qui entoure Ségolène Royal. A la mort de Fidel Castro, en décembre 2016, elle avait loué l'homme d'Etat en passant sous silence ses crimes.
Car rappelons-le: la maternité de Marioupol a bien été bombardée et cet acte peut être considéré comme un crime de guerre de la part de l'armée russe. Des images, nombreuses, ont circulé.
Voici, parmi celles qui sont publiables (réd: l'usage veut qu'on ne publie pas des photos de bains de sang sans intérêt particulier), l'une d'entre elles:
C'est une image, parmi tant d'autres, des décombres de l'hôpital bombardé qui ont circulé. Le sang y est séché sur les visages, les habits et les matelas. Non, il n'y a pas de grosses flaques bien rouges photographiées par smartphones, mais cela n'enlève rien aux faits.
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a réagi. Et a déjà commencé à «passer le balai» derrière sa consœur de parti, contredisant ses propos et l'accusant même de partager de la propagande:
La paix en #Ukraine n’est pas rendue impossible par les victimes de l’invasion, mais par la volonté de conquête de #Poutine ! Les crimes de guerre sont documentés, le nier est une insulte aux assassinés, aux violées, aux torturés ! Dire le contraire est de la propagande ! https://t.co/wr2LaYXi16
— Olivier Faure (@faureolivier) September 1, 2022
A quoi joue la politicienne socialiste? Les prochains jours seront l'occasion pour elle de s'expliquer à ce sujet.