Steven Seagal, ancien roi de la baston à Hollywood et fan de Poutine à Moscou, a du sang et un passeport russes. C'est sans doute pour cette raison qu'il fut particulièrement à l'aise sur le plateau du célèbre propagandiste d'Etat Vladimir Soloviev, jeudi soir. On vous a tout rembobiné et c'est gratiné.
12.08.2022, 16:5112.08.2022, 18:16
Le dernier film dans lequel Steven Seagal a brandi ses muscles s'appelle Beyond The Law et il est sorti en 2019. Vous ne l'avez pas vu? Normal et rien de bien grave. En revanche, c'est plus volontiers au-delà du bon sens que de la loi qu'il fait les gros titres ces derniers jours.
L'acteur, qui a un passeport (mais aussi vaguement du sang) russe, a été aperçu dernièrement en Ukraine et en Russie, pour «enquêter» et démarrer un documentaire qui «dira enfin la vérité sur la guerre».
Jeudi soir, bim, Seagal a eu droit à son petit moment en prime-time sur la chaîne publique russe Rossiya 1, avec la star de la propagande poutinienne: Vladimir Soloviev.
On vous résume tout ça:
Déjà, est-ce que Seagal s'y connaît bien en guerre en Ukraine?
«J'ai étudié le conflit de près et jamais de toute ma vie je n'avais lu un nombre aussi astronomique de fake news»
Aïe, du coup, il a fait quoi?
«J'ai commencé à enquêter»
Ah! Une découverte à nous annoncer?
«98% des infos sur la guerre en Ukraine sont le fait de personnes qui ne sont jamais allées en Ukraine»
D'où viennent les infos alors?
«De fermes ukrainiennes à trolls»
Et ça fonctionne comment?
«Des trolls diffusent des trucs et les médias les font circuler, c'est tout»
Il en pense quoi, globalement?
«C'est tellement exaspérant!»
Heureusement, Seagal a décidé d'agir:
«Je suis allé avertir le ministre des Affaires étrangères (russe) qu'une fake news, c'est plus dangereux qu'une bombe nucléaire»
C'est-à-dire?
«Et bien, si tu propages des fake news au point que le peuple de ta nation ne sait plus où est la vérité, son âme et son coeur peuvent être influencés par n'importe quoi»
Wow... que faut-il faire maintenant?
«Le monde doit vraiment commencer à faire la différence entre fake news et vraies infos»
Mais, c'est quoi la solution?
«Je me suis lancé dans un documentaire»
Ok. Et par quoi a-t-il démarré?
«Je suis allé partout»
Partout?
«Du Donbass à Olenivka»
Et?
«Le massacre d'Olenivka est le fruit de tir de missiles ukrainiens Himars»
Pourquoi en est-il si sûr?
«Je m'y connais un peu en missiles»
Vraiment?
«Je suis sûr à un milliard de %»
Ah ouais, c'est ce qui s'appelle être vraiment sûr...
«Oui. Ce n'était pas du tout un missile qui a explosé du rez-de-chaussée vers le haut»
D'acc'. Quoi d'autres Steven?
«Il y a des centaines de milliers de nazis en Ukraine»
Mince...
«Et ils veulent se battre»
Les Occidentaux vont vouloir le détruire après ces révélations, non?
«Vous savez, je suis avant tout un diplomate»
Oui, bon, quand même... A-t-il peur de la cancel culture occidentale?
«Comme je l'ai déjà dit, je suis très fier d'être un très bon diplomate»
D'accord...
«J'ai appris des meilleurs»
Ok, ok!
«Parce que je n'essaie pas de prendre parti pour qui que ce soit»
Mmmh, pas même un petit peu?
«Je vais dévoiler des preuves et les gens comprendront par eux-mêmes»
C'est sympa ça!
«Si des types auront envie de me tuer pour ça, désolé»
Mais les Américains écoutent plus volontiers Schwarzenegger et Zelensky, non?
«Alors eux... Je ne dirai pas qui a payé qui»
Plaît-il?
«Tous les Américains ne sont pas stupides»
C'est probable, en effet.
«Quand je prouverai qu'il y a des nazis, ils comprendront»
Ah, encore les nazis?
«J'ai d'ailleurs entendu l'un d'eux dire: "on adore tuer des putains de gens!"»
Mais encore?
«Ils ont des tatouages»
Effectivement.
«S'ils ont envie d'être des nazis, qu'ils soient des nazis, on s'en fout»
Ah, c'est vrai?
«Mais nous voulons vraiment que l'Otan se retire d'Ukraine»
Pourquoi?
«Parce qu'aujourd'hui, les Ukrainiens sont persuadés que la désinformation c'est la clé de la vie»
Seagal a un passeport et du sang russe. A-t-il été menacé pour ça? Notamment à Hollywood?
«Oui»
Pourquoi prendre le risque de revenir physiquement en Russie, alors?
«Parce que je suis russe. Et que la Russie, c'est ma maison»
(fv)
La maison-mère chinoise de TikTok, ByteDance, a annoncé jeudi n'avoir aucune intention de vendre son application - ce, malgré une nouvelle loi américaine qui l'oblige à couper ses liens avec le réseau social, sous peine d'interdiction aux Etats-Unis.
«Les informations de la presse étrangère selon lesquelles ByteDance envisagerait de vendre TikTok ne sont pas vraies», a clamé l'entreprise sur Toutiao, une plateforme qui lui appartient, ajoutant qu'elle ne «prévoit pas de vendre TikTok». Le Congrès américain estime que l'application représente une menace à la sécurité nationale du fait de ses liens avec le géant chinois du divertissement.
