OpenAI défie Google avec un nouveau navigateur
«Aujourd'hui, nous lançons ChatGPT Atlas, notre nouveau navigateur web propulsé par l'IA et entièrement articulé autour de ChatGPT», a déclaré Sam Altman, le patron d'OpenAI, lors d'une démonstration en ligne ce mardi.
Ce navigateur, dans un premier temps disponible uniquement pour le système d'exploitation macOS d'Apple, intègre ChatGPT dans une barre latérale, permet à l'IA générative de scanner la page internet consultée et de fournir une aide contextuelle, sans avoir à copier-coller entre les onglets. Il s'agit d'une tentative de contester la suprématie de Google Chrome à l'ère de l'IA.
ChatGPT Atlas propose aussi, aux abonnés payants, de laisser l'agent IA prendre la navigation en main, contrôler le curseur et effectuer des actions concrètes comme celle de réserver un vol, remplir un formulaire ou éditer un document. La plupart de ces fonctionnalités sont similaires à celles progressivement installées dans d'autres navigateurs concurrents, comme Edge de Microsoft, enrichi par l'agent IA Copilot, ou Comet de la start-up d'IA Perplexity.
Mais le lancement de ChatGPT Atlas était particulièrement attendu, s'agissant d'un logiciel élaboré autour du modèle d'IA générative le plus populaire, avec 800 millions d'utilisateurs hebdomadaires revendiqués par OpenAI.
Compétition avec Google
Signe de l'enjeu, la diffusion d'une vidéo par OpenAI, montrant des onglets de navigateur deux heures avant l'annonce, a immédiatement provoqué une baisse de près de 5% de l'action d'Alphabet, la maison mère de Google. Mais le titre a rebondi peu après la fin de la démonstration d'OpenAI et ne perdait plus que 1,63% vers 18 heures.
Dans cette compétition, Alphabet a remporté en septembre une victoire capitale en obtenant que la justice américaine ne l'oblige pas à vendre Chrome, contre l'avis du gouvernement des Etats-Unis qui réclamait cette cession au nom de la lutte antitrust.
Les modèles d'IA ayant des performances comparables pour la plupart des usages du grand public, la bataille pour capter le plus grand nombre d'utilisateurs se concentre sur le développement de l'interface d'utilisation la plus populaire et pratique.
En août, Perplexity AI avait ainsi proposé à Google de racheter pour 34,5 milliards de dollars son navigateur Chrome, avant que la justice laisse à Alphabet la liberté de conserver son vaisseau amiral et la manne publicitaire qui va avec.
Autre exemple des évolutions en cours autour des interfaces de navigations sur internet, plusieurs grands médias, comme CNN et le Washington Post ou Le Figaro et Le Monde ont noué récemment des partenariats rémunérés avec Perplexity pour que leurs articles soient mis à disposition des abonnés payants de Comet. (ag/ats)


