Emprisonné en Iran, le rappeur Saman Yasin a demandé à la justice de le condamner à mort. C'est ce que révèle Radio Free Europe/Radio Liberty. Par le passé, il déclarait avoir été torturé physiquement et psychologiquement durant sa détention. L'artiste a été arrêté en 2022 dans le cadre des manifestations contre le régime islamiste des mollahs qui ont secoué tout le pays.
Yasin a posté sur Instagram une lettre relayée par la chaîne BBC Persia. Il s'agit d'un cri de détresse:
Saman Yasin rappait sur les inégalités, l'oppression et le chômage. Il a été accusé de «guerre contre Dieu». Le tribunal du régime l'avait déjà condamné à la peine capitale l'année dernière. Le musicien avait toutefois fait appel et obtenu gain de cause. Son jugement avait donc été annulé et l'affaire était en attente d'une nouvelle décision.
L'artiste n'est pas le premier détenu à dénoncer les méthodes de tortures des autorités: il y avait eu avant lui Toomaj Salehi, un autre rappeur incarcéré. Après que ce dernier a été brièvement remis en liberté, un tribunal l'a de nouveau sanctionné d'une peine de prison en début d'année.
Pour rappel, la mort de la militante des droits des femmes Mahsa Amini avait déclenché en Iran une vague de protestation nationale contre le régime théocratique en 2022. La jeune femme de 22 ans était morte après son arrestation par la police des mœurs. Des centaines de personnes avaient été tuées et des dizaines de milliers arrêtées lors des manifestations.
(Adaptation française: Valentine Zenker)