International
Israël

Un ministre iranien avoue avoir aidé le Hamas

«On n'a peur de personne»: ce ministre iranien admet avoir aidé le Hamas

epa10926983 Mourners attend the provisional burial of seven of the 119 civilian victims of the October 7 Hamas attack on Kibbutz Beer'i, at the Revimvi Kibbutz cemetery in Israel, 19 October 2023 ...
Deuil en Israël après l'attaque du Hamas.Image: keystone
A la télévision nationale iranienne, un ministre s'est exprimé sur le soutien militaire aux terroristes du Hamas. Un expert y voit une stratégie.
29.11.2023, 05:4229.11.2023, 19:14
Marianne Max / t-online
Plus de «International»
Un article de
t-online

Depuis des années, le régime islamique iranien soutient le Hamas financièrement et militairement et est un proche allié de l'organisation terroriste. En outre, il évoque depuis sa création la disparition d'Israël dans une rhétorique antisémite. Peu de temps après l'attaque contre Israël le 7 octobre, c'est sans surprise qu'il a été considéré comme l'instigateur possible de l'attaque du Hamas.

👉 Notre direct sur la guerre entre le Hamas et Israël 👈

Toutefois, il n'existe aucune preuve d'une implication directe du régime islamique. Et l'élite au pouvoir à Téhéran, aussi grande qu'ait été la joie après le massacre en Israël, a toujours nié un lien direct avec celui-ci. Mais un ministre du régime s'exprime désormais clairement sur la collaboration passée avec le Hamas.

Il raconte à la télévision comment il a renforcé le groupe terroriste en lui fournissant des missiles et un entraînement militaire alors qu'il était officier de la Garde révolutionnaire jusqu'en 2004 - et manifeste également le soutien du régime aux terroristes dans la guerre actuelle au Proche-Orient.

«Nous l'admettons sans aucune honte»

Le ministre iranien de la Culture, Ezzatollah Zarghami, a d'ailleurs déclaré il y a quelques jours:

«Nous les avons aidés, nous aidons le Hezbollah, nous aidons le Hamas, nous aidons tous ceux qui sont opprimés, et nous le reconnaissons sans aucune honte»
Ezzatollah Zarghami

Et d'ajouter: «Nous n'avons peur de personne». L'interview a été réalisée et diffusée par l'agence de presse publique Mehr News. Jusqu'en 2004, Zarghami était général de la Garde révolutionnaire islamique et donc, selon ses propres dires, responsable par exemple de la livraison de missiles aux groupes terroristes alliés au régime iranien, ainsi que de leur formation.

Selon les indications de Zarghami, les missiles livrés seraient des missiles balistiques à moyenne portée de type Fadjr-3. Avec une portée estimée à 45 kilomètres, l'organisation terroriste du Hamas est ainsi en mesure de frapper les grandes localités israéliennes proches de la bande de Gaza. Depuis le 7 octobre, des projectiles de ce type et d'autres ont été régulièrement tirés sur Israël par les terroristes du Hamas.

En ce qui concerne les terroristes du Hamas dans la bande de Gaza, Zarghami a déclaré connaître «leurs tunnels». Et pour cause, en tant que responsable à l'époque de la formation de l'organisation terroriste libanaise Hezbollah et du Hamas palestinien, il est allé dans ces mêmes tunnels où le Hamas se bat aujourd'hui.

«J'y ai donné des formations très fructueuses pour le Hamas et je les ai informés sur les armes et leur utilisation»
Le ministre iranien de la Culture, Ezzatollah Zarghami

On sait peu de choses sur les tunnels à l'époque où Zarghami était en service. La branche militaire de l'organisation terroriste a commencé à les construire dans les années 1980, principalement pour faire passer des marchandises, puis elle a utilisé les tunnels à des fins militaires, par exemple pour commettre des attentats terroristes contre Israël. Avec la prise de pouvoir du Hamas en 2007, le système de tunnels a été étendu.

Un expert y voit une campagne du régime

Les déclarations de Zarghami sont tout à fait remarquables. Ces dernières semaines, le régime avait certes toujours exprimé sa solidarité avec le Hamas, mais avait rejeté toute responsabilité militaire éventuelle pour le 7 octobre. L'expert iranien Ali Fathollah-Nejad voit toutefois dans les déclarations actuelles de Zarghami une stratégie du régime.

Les déclarations du ministre pourraient être considérées comme faisant partie d'une campagne d'Etat, selon Fathollah-Nejad. Les dirigeants politiques tentent de préserver leur réputation auprès de leurs partisans et de leurs alliés régionaux. «Le rôle central de Téhéran dans la force militaire du Hamas doit être souligné», a déclaré à t-online le politologue pour le Proche et le Moyen-Orient et directeur du Center for Middle East and Global Order (CMEG).

Mais en réalité, la République islamique serait soucieuse de ne pas s'impliquer directement dans la guerre actuelle ou d'y jouer un rôle direct pour des raisons de sécurité du régime.

«Pour la même raison, le soutien de la part de l'axe de la résistance dirigé par Téhéran reste en deçà des attentes du Hamas»
L'expert iranien Ali Fathollah-Nejad

Le soi-disant «axe de la résistance» du régime islamique est dirigé contre Israël et l'Occident. Dès le début de son règne en 1979, le guide spirituel et politique de la République islamique avait déclaré Israël comme ennemi juré du pays. Dans les années 1990, l'ayatollah Ali Khamenei a ensuite développé ses relations politiques et militaires dans la région. L'Iran finance actuellement l'organisation terroriste Hamas à hauteur d'environ 70 millions de dollars américains (environ 70 millions de francs) par an.

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

Gaza après les bombes
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
L'oreille de Trump torture le FBI
Quand l'émotion retombe, le cerveau prend le relais. Si l'attentat contre le républicain regorge de zones d’ombre, c'est son oreille droite, blessée ou non par une balle, qui obsède les fédéraux. Au point que le directeur supplie Trump de l'aider à résoudre ce qui est devenu une affaire très sensible. Et si l'on ne retrouvait pas de traces d’ADN?

C'est une séquence qui se regarde comme celle des avions qui s’enfoncent dans les deux tours. La stupeur crée l’obsession. On veut tout comprendre et ne rien manquer. On se dit surtout qu'il a eu chaud, Donald, en tournant la tête au dernier moment. A un millimètre du drame, d'un assassinat réussi et d'une catastrophe nationale.

L’article